À l’approche du jubilé de 2025, le Pape, dans sa lettre à Mgr Fisichiella du 11 février, rappelle la dimension spirituelle de tout jubilé.
Dans la ligne de l’Ancien Testament, le jubilé a toujours constitué dans l’Église un élément majeur de sa vie spirituelle et sociale. D’après le chapitre 25 du Lévitique, le jubilé devait être un temps sacré, intervenant au terme de sept semaines d’années pour constituer la 50e année, l’année sainte qui devait être proclamée et observée comme telle dans tout Israël. Ceci entraînait pour le peuple l’application d’un certain nombre de mesures économiques et sociales qui faisaient du jubilé une année d’affranchissement ou de rémission pour les personnes et pour les biens, et une année de repos pour la terre. Boniface VIII institua le premier jubilé, en 1300. Une indulgence plénière était accordée aux pèlerins qui se rendraient à Rome et accompliraient certaines bonnes œuvres en visitant les basiliques des saints Apôtres. La bulle Antiquorum avait prévu que l’indulgence serait accordée de nouveau au bout d’un siècle. Mais dès avant l’année 1350, des demandes de fidèles, parmi lesquels sainte Brigitte, arrivèrent en Avignon, où résidait Clément VI, pour le supplier de réduire à 50 ans le rythme des jubilés. Le Pape acquiesça. Aux visites des deux basiliques des Saint-Pierre et Saint-Paul, il ajouta celle de Saint-Jean-de-Latran. Plus tard, on y joignit celle de Sainte-Marie-Majeure. En dépit de la peste noire et malgré l’absence du pape, un grand nombre de pèlerins se rendirent à Rome. Les Années saintes étaient lancées. En 1973, non sans courage car il était seul à le vouloir, Paul VI décréta une double année, d’abord dans les églises locales, puis à Rome. Jean-Paul II s’attacha particulièrement au jubilé de l’an 2000. Maintenant nous arrivons à celui de 2025.
Nous ne sommes plus dans les conditions fâcheuses de 1973, mais la pandémie récente oblige le Pape à insister pour que le jubilé de 2025 ait vraiment lieu. Il nous fera redécouvrir ainsi la force et la tendresse de l’amour miséricordieux du Père, dont nous devons tous être des témoins, par notre foi, notre joie et notre espérance, au cœur d’un monde de mort, de haine et d’apostasie, qui rend bien difficile la conservation de la petite flamme de sœur espérance. C’est pourtant nécessaire et le Pape nous y invite tous. Nous devons tous être des pèlerins et des témoins de l’espérance qui engendre confiance et clairvoyance. En son temps, Benoît XVI nous y avait fortement encouragés par sa lumineuse encyclique Spe salvi, qu’il serait bon de relire comme préparation au prochain jubilé. Retrouver l’espérance sera possible si nous retrouvons le sens de la vraie fraternité, comme nous y pousse la dimension spirituelle de tout jubilé qui est et sera toujours un appel à une vraie conversion. Durant ce jubilé, nous devrons aussi retrouver le sens de la beauté de la création qui nous conduit à Dieu, comme l’affirmaient déjà le Livre de la Sagesse et saint Paul. N’oublions jamais que le soin porté à la sauvegarde de la création (y compris humaine dès ses commencements) est une preuve manifeste de notre foi et de notre obéissance à la volonté divine. Avec la foi et l’espérance, cultivons aussi la charité, plénitude et perfection de la loi.
La Bulle d’indiction et les indications des organismes curiaux compétents nous donneront toutes les informations pratiques nécessaires pour l’accomplissement fructueux du jubilé. On peut espérer qu’elles s’orienteront vers une grande symphonie de prière et de pénitence pour obtenir du pardon du ciel, la transformation du monde et bien sûr le triomphe de Marie promis à Fatima. Que Marie nous accompagne sur ce chemin de préparation au prochain jubilé.