Lors de cette grande fête qu’est Noël, l’attention est tournée vers la crèche. On profite de l’occasion pour se retrouver en famille. Les messes sont belles, la table est dressée, les cadeaux sont placés sous le sapin… Mais pensons-nous assez à nos prêtres ? Noël est vécu différemment pour ceux qui nourrissent et soignent les âmes. Confessions, messes… ils vivents un mois de décembre chargé. En plus de l’article dans notre dernier numéro (Le « marathon des messes » de Noël : des prêtres racontent) retrouvez les témoignages de deux prêtres. Demain l’aumônier militaire Christian Venard, et aujourd’hui l’abbé Grosjean :
La fête de Noël est toujours pour moi une vraie joie, au milieu d’une certaine…fatigue ! Il est vrai que les mois de novembre et décembre ne sont pas toujours faciles pour chacun de nous. Peu de soleil, la nuit tombe vite, la fatigue s’accumule. On sent bien que tout le monde peine un peu. La préparation des célébrations de Noël demande du travail à beaucoup dans la paroisse. On veut en faite une belle occasion d’évangéliser tous ceux qui viendront pour la seule fois dans l’année… la chorale répète, on nettoie l’église, l’équipe d’accueil prépare la façon d’accueillir tous ceux qui viendront : chocolat chaud à la sortie, petit livret explicatif, etc. Le curé, lui, confesse !
Mais tout cela se mêle d’une joie grandissante. Joie de ces confessions que le bon Dieu attendaient parfois depuis plusieurs années… Joie de voir des chrétiens de toutes les générations venir prier devant la crèche. Je suis chaque année étonné de voir l’attraction mystérieuse qu’elle suscite. Comme si chacun se sentait accueilli, attendu. Auprès de la crèche, tous retrouvent un coeur d’enfant, qui naturellement prie et se sent aimé. Joie aussi de voir l’église pleine pour les deux messes, du soir et de la nuit… Beaucoup viennent de loin, géographiquement ou spirituellement ! Mais ce soir-là, ils se sentent accueillis. « Ils reviennent à la maison » en quelque sorte. La beauté de la liturgie impose à tous un grand respect, l’assemblée devient fervente, beaucoup sont émus. Le mystère de Noël, d’un Dieu qui se fait proche, ne laisse personne insensible. Le temps de la messe, on revient à l’essentiel. Qu’en restera-t-il ensuite ? C’est le secret de Dieu. Le prêtre a le sentiment d’être le serviteur d’un mystère qui lui échappe.
Tous repartent heureux, il y a une joie paisible. Souvent, on me propose de passer dans telle ou telle famille. La fatigue prend vite le dessus. Il faudra demain accueillir ceux qui viennent pour la messe du matin. Puis, enfin, s’accorder à son tour quelques jours de repos bien mérité !
Cette nuit de Noël, pour le prêtre comme pour les fidèles, garde une atmosphère toujours particulière, unique dans l’année. Cette nuit-là, Dieu se fait proche et les cœurs se laissent toucher.
Dans notre dernier numéro retrouvez : Le « marathon des messes » de Noël : des prêtres racontent