Le Rocher, une antidote à la fracture sociale

Publié le 15 Fév 2024
le rocher banlieue cité

En jouant dans la rue avec les enfants, les volontaires créent des liens avec les habitants. © Le Rocher

Les émeutes violentes de l’été dernier ont tiré une fois de plus la sonnette d’alarme sur l’état de certains quartiers en France. Association qui se consacre à tisser des liens avec les habitants des « banlieues », Le Rocher fait vivre des familles, des étudiants ou des retraités à leur contact. Pierre Thomas, responsable d’Antennes à Roubaix (Nord), explique les objectifs de l’association. 

 

Le mois de juillet 2023 a été le théâtre de nombreuses émeutes dans les banlieues françaises. Vous avez été responsable d’antenne du « Rocher » pendant trois ans dans le quartier des Mureaux (Yvelines) et vous montez depuis septembre une antenne à Roubaix (Nord). Comment se sont passées les émeutes dans ces deux quartiers ? 

Aux Mureaux, les seules émeutes que nous avons pu voir ont été à la télévision. Les jeunes de ces quartiers n’ont heureusement pas été trop violents. Ils ont manifesté leur colère dans la rue, mais quelques voitures seulement ont été brûlées. Aucun bâtiment n’a été touché. À Roubaix, les émeutes ont en revanche été beaucoup plus présentes. Un centre social en particulier a été incendié. Les bâtiments publics sont un symbole de l’État. Il s’agissait pour les jeunes de banlieue de manifester leur colère d’être abandonnés. Lorsqu’ils ont vu la vidéo de la mort de Nahel, tous ont estimé qu’il était légitime de se mettre en colère.  

Comment expliquez-vous que les Mureaux, pourtant réputés comme une banlieue dangereuse il y a quelques années, n’ont pas été victimes des émeutes cette fois-ci ? 

Dans les années 1990, les policiers avaient des voitures grillagées et des grosses protections, car ils faisaient face à un climat d’émeutes urbaines violentes. La mairie a progressivement agi pour moderniser le quartier et le rendre plus agréable pour les habitants. Dans les années 1970, d’immenses immeubles avaient été construits en batterie. La municipalité a décidé de les détruire et d’aérer le quartier. Elle pouvait compter sur des terrains encore vierges aux Mureaux qui lui ont permis d’étendre l’espace habitable. Le quartier est maintenant bien plus agréable qu’il n’a pu l’être, avec des parcs et de nombreux équipements sportifs. La municipalité a également souhaité s’appuyer sur une forte vie associative pour permettre le développement de la vie en communauté. Lorsque les émeutes ont éclaté, les jeunes des Mureaux ont hésité. Ils voyaient ce qui se faisait autre part, et étaient tentés de le faire…

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Aymeric Rabany

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