Le zèle de saint Paul

Publié le 05 Avr 2023

Dans le cadre des catéchèse sur le zèle apostolique et la passion pour l’évangélisation, le Pape veut nous donner des exemples en choisissant des témoins modèles. Lors de l’audience générale du 29 mars, il commence bien sûr par saint Paul qui n’est pas un tiède. Zélé persécuteur des chrétiens pour défendre la loi de Moïse, il est devenu, après un virage à 180°, un zélé défenseur et annonciateur de l’Évangile de Jésus qui lui est apparu sur le chemin de Damas, et qui le charge d’annoncer désormais cette Bonne Nouvelle aux païens. Le Christ glorieux l’a terrassé et l’Apôtre s’en souviendra toute sa vie. Mais c’est en réalité tout le mystère du Christ que saint Paul prêchera, soit aux Juifs, soit surtout aux Gentils, même si la vision du Christ ressuscité lui fit particulièrement percevoir le mystère de la Résurrection. Le Christ en gloire est le même que le Christ en croix, achèvement de la promesse faite à Abraham, renouvelée à Moïse et annoncée aux Prophètes. Cette promesse est désormais accomplie par et en Jésus. C’est la Bonne Nouvelle du salut, l’Évangile que prêchera désormais Paul, non par ses propres mérites, mais par la grâce de Dieu : « c’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis. » Et cette grâce fit du passionné pour les lois et coutumes de ses Pères l’Apôtre par excellence du Christ, Seigneur et Sauveur. Pour lui désormais, vivre c’est le Christ.

La conversion de saint Paul marque donc la transformation du persécuteur acharné de l’Église du Christ en un apôtre privilégié. Le premier trait caractéristique est la soudaineté du fait. C’est le passage sans transition de l’état de persécuteur à l’état de chrétien. C’est un retournement complet et définitif, sans pour autant rompre complètement avec le passé juif. Au contraire ! Si Paul s’oriente vers une nouvelle direction et une nouvelle vocation, il découvre, en même temps, ô combien parfaitement, que le Christ est plénitude de la Révélation. Par une soudaineté et une emprise irrésistible, saint Paul fut « saisi par le Christ Jésus ». Contrainte infiniment puissante donc, mais contrainte amoureusement et librement acceptée par saint Paul. Cette impression de violence de la conversion est signifiée par toute l’attitude de ce dernier. Il tombe à terre; il se laisse faire, lui l’impétueux et l’irascible. Il éprouve pourtant une folle tentation de résistance traduite par la voix divine : « Il t’est dur de regimber contre l’aiguillon ». L’humain tout à la fois tremble et exulte de se laisser envahir par le divin, de se perdre pour se trouver. Mais Saul ne peut résister. La grâce surabonde, tout en le laissant libre. Cette soudaineté, cette force irrésistible ne laisse aucun doute.

Le Pape a l’art d’actualiser les faits pour le présent et pour nous-mêmes, en nous faisant poser les bonnes questions. Nous sommes nous aussi appelés à une conversion totale et radicale. Comme pour Paul, notre moi pécheur doit complètement disparaître pour que le Christ vive vraiment en nous. Nous aussi devons connaître la destruction pour pouvoir reconstruire avec le Christ et jamais sans lui, sinon notre état deviendrait pire. Pour cela nous devons comprendre ce qui a changé chez saint Paul : son zèle. Il en avait, mais c’était un zèle mauvais. Dorénavant, il a le vrai zèle de Dieu, celui qui est capable de transformer complètement son cœur. Son zèle n’a pas été anéanti, il a été transformé, parce qu’il a rencontré quelqu’un qui transforma tout son être de chair en un être d’esprit. Souvenons-nous de cela. Ce qui nous changera, c’est la rencontre avec Jésus. C’est elle qui nous permettra, avec l’aide de Marie, de devenir une autre créature qui ne sera que l’épanouissement de notre vraie personnalité.

Un moine de Triors

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