Un temps chancelier et proche conseiller d’Henri II d’Angleterre, saint Thomas Becket sut résister aux tentative du roi d’empiéter sur les droits de l’Église.
Saint Thomas Becket naît le 21 décembre 1118 à Londres, et mourra le 29 décembre 1170, assassiné par le roi Henri II dans sa cathédrale de Cantorbéry. Il sera canonisé trois ans plus tard. Lorsqu’il a 25 ans, il entre au service de l’archevêque de Cantorbéry, Thibaut du Bec, et accomplit pour lui plusieurs missions de confiance à Rome. Il fait partie des rares fidèles à l’accompagner à Reims lorsque le Pape convoque un concile, bravant ainsi l’interdiction du roi. Son soutien fidèle et efficace lui vaudra d’être nommé par lui archidiacre de Cantorbéry en 1154. Il devient alors le bras droit de l’archevêque. Lorsque le roi d’Angleterre meurt, en 1154, c’est le jeune Henri Plantagenêt, comte d’Anjou et duc de Normandie et d’Aquitaine, qui devient roi d’Angleterre sous le nom de Henri II. À 22 ans, il est d’un caractère impétueux et colérique, incapable de supporter les contradictions. Afin de tempérer ce caractère et d’avoir un soutien proche du roi, l’archevêque de Cantorbéry ainsi que plusieurs autres évêques conseillent au roi de prendre Thomas pour chancelier, ce qu’il fait. Le chancelier d’Angleterre était alors membre du conseil royal, mais non pas encore le membre principal. C’était toujours un clerc, car il lui était confié le rôle de diriger la conscience du roi. Sa fonction principale était de garder les archives des décisions royales, qui faisaient jurisprudence. En cas de litige avec le roi, c’était donc à lui qu’on recourait. Saint Thomas Becket devint très vite l’ami du souverain. Il brillait à la cour par le faste de son train de vie, et partageait tous les plaisirs du roi, notamment la chasse. Cette amitié lui vaudra de la part du souverain de nombreux privilèges et une grande confiance. Il lui confiera jusqu’à son propre fils et héritier, le futur Henri III, pour qu’il fasse son éducation. Sa vie luxueuse, exigée par son rang, ne l’empêchait pas de se livrer en privé à de nombreuses pratiques de pénitence. Sa table, ouverte à tous, était très riche. Mais lui-même mangeait et buvait très sobrement. Après chaque repas, il faisait entrer des pauvres pour les nourrir. Connu par tous pour son respect du droit et de la justice, les petits comme les grands pouvaient faire appel auprès de…