Les portraits princiers de Rubens

Publié le 28 Oct 2017
Les portraits princiers de Rubens L'Homme Nouveau

Au Musée du Luxembourg à Paris, est présentée une exposition consacrée aux portraits princiers réalisés par Pierre Paul Rubens (1577-1640). Elle souligne le rôle important de la reine Marie de Médicis (1573-1642), veuve d’Henri IV et mère de Louis XIII, qui commanda tant d’œuvres à ce peintre prestigieux dont un ensemble de toiles monumentales illustrant sa vie (aujourd’hui au musée du Louvre). Le parcours de l’exposition s’ouvre avec une peinture du XIXe siècle où l’on voit Rubens en train de peindre pour cette reine.

Rien ne prédestinait ce fils de juriste, né en Wesphalie (son père anversois avait dû s’exiler), à devenir peintre. Après le décès de son père, il revient à Anvers avec sa mère et devient page chez une comtesse. Dès 1591, il se forme dans différents ateliers tandis que parallèlement il reçoit une bonne éducation qui lui permettra d’utiliser ses dons de diplomate. Séjournant en Italie entre 1600 et 1608, il a pour mécène Vincent de Gonzague, duc de Mantoue et réalise des portraits des membres de cette famille (Ferdinand de Gonzague). Il y étudie les œuvres des artistes du passé (antiques et plus récents dont Titien). Retournant à Anvers, il devient le peintre attitré des souverains des Pays-Bas espagnols. En 1616, le jeune et brillant Anton Van Dyck (1599-1641) rejoint son atelier. Et il est parfois difficile de distinguer ce qui est de sa main ou de celle de son maître.

En 1621, Rubens est invité par Richelieu à venir travailler en France pour la reine. Il réalise alors une série de portraits de Louis XIII, Anne d’Autriche et de Marie de Médicis. Une modeste huile sur papier collé sur bois (1622), aujourd’hui conservée à Melbourne, montre le visage du jeune roi, émouvant de véracité. C’est le seul portrait dont on est sûr qu’il ait été exécuté face au modèle, pratique rarissime à l’époque. Une toile inachevée dont le peintre ne se sépara jamais, représentant Marie de Médicis, reine mère de France (1622, Prado), manifeste son talent inouï jusque dans les moindres détails : splendeurs des noirs de la robe de la reine !

Le parcours s’achève avec le beau visage du maître, un Autoportrait (1623, Londres), où richement vêtu, il a davantage l’allure d’un diplomate que d’un peintre.

Musée du Luxembourg, 19 rue de Vaugirard, 75006 Paris. Tél. : 01 40 13 62 00. Jusqu’au 14 janvier 2018. Du lundi au dimanche de 10h30 à 19h (18h les 24 et 31 déc.), nocturne vendredi jusqu’à 22h, nocturnes supplémentaires jusqu’à 22h les lundis du 13 nov. au 18 déc. Fermeture le 25 déc.

Ce contenu pourrait vous intéresser

CultureLectures

« Faire avaler » Claudel

Culture | Membre de la Société Paul Claudel, essayiste, François Angelier fait reparaître un ouvrage consacré à la défense de l’écrivain face aux critiques que l’on oppose à un personnage complexe et conscient de ses contradictions.

+

JEB Portait de Paul Claudel claudel
CultureLectures

Entre ciel et terre : les fins dernières à l’écran

Recension adultes | Retrouvez ici la sélection de livres, CD et DVD de la Rédaction : Entre ciel et terre, DVD distribué par Saje, une BD des éditions du Triomphe sur La Route de l’indépendance, un beau livre sur les Anges dans la peintures, et enfin une nouvelle édition remasterisée, en vinyle ou CD, de la bande originale du film Home Alone (1990). Paru dans le n° 1818. 

+

entre ciel et terre
CultureLectures

Georges Cadoudal à la portée des jeunes lecteurs

Recension jeunesse | Le chef chouan Georges Cadoudal renaît sous la plume de Mauricette Vial-Andru (Éditions Filvmena), pour le plus grand plaisir des jeunes lecteurs. Sélection de lectures jeunesse pour finir les vacances, avec un choix éclairé de quelques histoires à lire ou faire lire, et autres activités. Paru dans le n°1818.  

+

cadoudal
Culture

En lisant La Cité de Dieu

Carte blanche d'Yves Chiron | La Cité de Dieu, deuxième grand livre de saint Augustin, est connu par son titre et par la théologie politique que certains en ont tirée, mais par son ampleur – plus de mille pages dans l’édition de la Pléiade –, il est beaucoup plus difficile de le lire intégralement. À moins d’être moine ou passionné par l’Antiquité chrétienne, il faut des circonstances particulières pour se plonger dans ce vaste traité d’apologétique.

+

la cité de dieu