L’eucharistie, salut de l’Église et du monde

Publié le 16 Mar 2016
L'eucharistie, salut de l'Église et du monde L'Homme Nouveau

Ce lundi 14 mars, le cardinal Raymond L. Burke était à Paris pour présenter son livre La Sainte Eucharistie, sacrement de l’amour divin (éditions Via Romana), traduction de Divine Love Made Flesh: The Holy Eucharist, Sacrament of Charity, paru initialement aux États-Unis et publié aujourd’hui dans plusieurs langues à travers le monde.
Théologie de l’eucharistie accessible à tous les croyants, ce livre reprend principalement les enseignements sur le sujet de Jean-Paul II et de Benoît XVI.
Avec son autorisation, nous reproduisons ci-dessous la quasi totalité de la présentation de son livre effectuée à Paris par le cardinal Burke devant les journalistes et les personnalités invitées à cette occasion.

Le plus grand don de Dieu

Les plus beaux souvenirs de jeunesse de mon éducation dans la foi et les mœurs catholiques, que ce soit à la maison, dans les écoles catholiques ou plus tard au petit séminaire sont tous associés à la Messe dominicale et à la dévotion eucharistique, mais aussi à la dévotion au Cœur Sacré de Jésus, qui en est le prolongement. Ce divin Cœur a été intronisé aussi bien à la maison, que dans les écoles catholiques, et au petit séminaire. Pour autant que je me souvienne, il n’y a jamais eu de doute que le plus grand don de Dieu envers moi, ma famille et l’Eglise toute entière soit le saint sacrifice de la Messe et son fruit incomparable : le Corps, le Sang, l’Ame, et la Divinité de Notre Seigneur Jésus Christ. C’est en effet le même Jésus qui, assis à la droite de Dieu le Père dans le ciel, descend afin de rendre présent le Sacrifice du Calvaire sur les autels de nos églises et chapelles, dispersées dans toutes les régions du monde.

Cette merveille du mystère eucharistique, mystère de la Foi, est intimement liée avec l’accès régulier au sacrement de la Pénitence, nous disposant à toujours mieux recevoir Notre Seigneur, le Pain Céleste. Tout en m’émerveillant de la présence réelle du Seigneur, j’ai approfondi mon amour pour Lui et mon désir de rester toujours près de Lui et de Lui plaire en toutes choses. Une occasion particulière de cette intimité eucharistique s’est présentée à l’âge de dix ans, lorsque je suis devenu enfant de chœur, assistant le prêtre à la célébration de la Sainte Messe et aux autres rites sacrés. L’opportunité de voir de plus près toute la beauté exquise du rite de la Messe et en particulier, le ministère irremplaçable du prêtre qui offre le Sacrifice, a été une grâce dont je suis encore aujourd’hui très reconnaissant.

La beauté de la sainte liturgie

L’édifice de l’église, ses meubles, l’autel, les linges sacrés, les calices, les patènes, les ciboires, les ostensoirs, les vases sacrés et les ornements, aussi bien que le chant grégorien et la polyphonie que l’on chantait pour les grandes fêtes de l’année, et de plus, les rites liturgiques eux-mêmes qui sont articulés avec un tel raffinement, en un mot, tout cet ensemble nous faisait percevoir la réalité sous-jacente : la rencontre entre le ciel et la terre qui est la substance de la sainte Liturgie. Je viens d’une région rurale d’un état des Etats-Unis, caractérisée par de petites exploitations agricoles, et j’ai grandi dans une petite ferme. Pourtant, la beauté de la sainte Liturgie, conservée par l’Eglise partout dans le monde, est aussi parvenue jusque dans ma contrée, et les fidèles faisaient les sacrifices nécessaires pour sauvegarder et promouvoir le plus beau don de Dieu pour nous. Je me souviens que, déjà pendant mon enfance, j’ai eu un sentiment de cette réalité tellement grande, qu’elle m’a habité toute ma vie, tandis que je cherchais à approfondir ma connaissance et accroitre mon amour du Seigneur eucharistique.

Durant mes dernières années à l’école et au début de mes études universitaires, qui étaient toujours dans le cadre du séminaire, tout ce dont je viens de parler subit un changement radical dans mon pays. Malgré le fait que je n’avais que dix-sept ou dix-huit ans, j’en ai été profondément marqué. Les églises furent réaménagées et les plus belles choses enlevées, surtout les maîtres-autels qui habituellement, dans cette région lointaine, étaient importés de l’Europe ou étaient fabriqués par des artisans européens. Il n’y avait plus l’attention soigneuse aux linges sacrés, aux vases et aux ornements, tandis que le chant grégorien et la polyphonie sacrée étaient abandonnés en faveur de musiques contemporaines, médiocres et souvent banales. Le latin ne se faisait guère ou jamais entendre, et les traductions anglaises des textes liturgiques utilisaient un langage ordinaire et peu soutenu. La chose la plus frappante fut le changement radical du rite de la Messe, réduisant largement son expression. Cette situation a été aggravée par les expérimentations liturgiques apparemment interminables et qui parfois m’ont laissé l’impression de ne pas avoir vraiment assisté à la Sainte Messe. 

Les effets désasteux de la crise

Malheureusement, en dépit des mesures correctives du Saint-Siège, surtout du bienheureux pape Paul VI et du saint pape Jean-Paul II, la situation a continué à durer, et en même temps, on a assisté à une perte dramatique de la Foi dans l’Eucharistie et à un déclin stupéfiant de l’assistance à la Messe dominicale. Toute la destruction de la beauté liturgique a été justifiée au nom du soi-disant « esprit du Concile Vatican II », même si, en réalité, ces choses n’avaient rien avoir avec la vraie réforme désirée par les Pères Conciliaires. A vrai dire, il y avait là une manifestation dévastatrice d’une certaine interprétation du Concile Vatican II, en discontinuité avec la tradition ininterrompue de la doctrine et de la discipline de l’Eglise.  Le Pape Benoît XVI, lors de ses Vœux de Noël 2005 au Collège des Cardinaux et à la Curie Romaine a décrit ce phénomène.

Pendant les deux dernières années de son pontificat, le saint pape Jean-Paul II a entrepris un effort intense et approfondi pour corriger, d’une manière compréhensive, les abus liturgiques et pour restaurer la sainte Liturgie selon l’intention des Pères Conciliaires. Le pape Benoît XVI a continué la réforme liturgique du pape Jean-Paul II, mort avant le Synode des Evêques sur la Sainte Eucharistie qu’il avait convoqué pour le mois d’octobre 2005. Les principales œuvres du saint pape Jean-Paul II visant cette réforme sont : sa lettre encyclique Ecclesia de Eucharistia du Jeudi Saint 2003 et l’Instruction Redemptionis Sacramentum de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements en avril 2004, déjà annoncée par le saint Pontife dans son encyclique. Les principales œuvres du Pape Benoît XVI sont : l’exhortation apostolique post-synodal Sacramentum Caritatis de février 2007, suivie par la lettre apostolique en forme de Motu Proprio Summorum Pontificum de juillet 2007 avec l’instruction correspondante de la Commission Pontificale « Ecclesia Dei » d’avril 2011 sur la mise en application dudit Motu Proprio.

Comme évêque de La Crosse, puis archevêque de Saint Louis, j’ai trouvé un guide sûr et un aide extraordinaire dans le magistère du saint pape Jean-Paul II et du pape Benoît XVI. J’ai voulu présenter soigneusement aux fidèles confiés à mon soin pastoral, leurs plus importants enseignements. J’ai poursuivi cette fin à travers le journal diocésain, dans lequel j’ai commenté durant deux années les textes complets de la lettre encyclique Ecclesia de Eucharistia et de l’exhortation apostolique post-synodal Sacramentum Caritatis. Puis, encouragé par plusieurs prêtres et autres fidèles, j’ai révisé le texte des articles avec l’aide de ma secrétaire la sœur M. Regina et de monsieur l’abbé Michael Houser. Le résultat en a été le volume qui maintenant est publié en traduction française. Monsieur Thomas McKenna de “Catholic Action for Faith and the Family”, association dévouée à la nouvelle évangélisation, a assuré sa publication aux Etats-Unis et a coopéré avec monsieur Benoît Mancheron et la maison d’édition Via Romana pour l’édition française et aussi avec d’autres maisons d’édition pour les publications croate, allemande, italienne, polonaise, et portugaise. Je remercie le Bon Dieu que ce livre ait été un bienfait spirituel pour beaucoup de lecteurs.

La continuité organique de la Liturgie sacrée

Je veux conclure ma réflexion en exprimant l’espoir que ce que j’ai écrit, inspiré par la continuité organique de la Liturgie sacrée tout au long des siècles chrétiens, puisse aider le lecteur à apprécier la bonté, la vérité, et la beauté de la sainte Liturgie, comme l’action du Christ glorieux au milieu de nous, et comme la rencontre du ciel et de la terre. Et ainsi, j’espère que la lecture du livre puisse, de quelque manière, aider le lecteur à mieux connaître notre Seigneur Eucharistique et à L’aimer toujours plus ardemment. Que l’adoration humble du mystère eucharistique, mystère de la Foi, inspire et renforce en nous une vie eucharistique, une vie d’amour pur et désintéressé du prochain, surtout du prochain très nécessiteux.

Que la Sainte Vierge Marie, « Femme de l’Eucharistie » selon l’expression du Saint Pape Jean-Paul II, no

la sainte eucharistie sacrement de l amour divin

us rapproche de son Fils dans le saint sacrifice de la Messe, afin que, par sa maternité divine, nous Le rencontrions en sa Présence Réelle dans le Très Saint Sacrement et que nous suivions toujours son conseil maternel : « faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2,5).

Je vous remercie tous pour votre présence et votre écoute bienveillante. Que le Bon Dieu vous bénisse et qu’Il bénisse vos foyers.

Raymond Leo, cardinal Burke

La Sainte Eucharistie, sacrement de l’amour divin 
cardinal Raymond L. Burke, 
éditions Via Romana, 250 pages, 20 €

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