L’exposition : L’encre en mouvement. Une histoire de la peinture chinoise au XXe siècle

Publié le 13 Jan 2023

De superbes œuvres à l’encre, rarement exposées en raison de leur fragilité, sont données à contempler au musée Cernushi. Choisies dans ses réserves, elles témoignent de l’activité de trente-quatre artistes du XXe siècle représentés par 70 de leurs peintures.

Un voyage poétique qui commence à la fin de l’Empire, se poursuit pendant la Seconde Guerre mondiale, portant aussi les influences de la Révolution de 1949 et témoignant des ouvertures des années 1980.

Suivant ce parcours chronologique, le visiteur découvre des calligraphies un peu austères quand on ne sait pas les déchiffrer mais aussi de magnifiques dessins à l’encre d’une grande spontanéité et très expressifs, ainsi les peintures aux sujets floraux et animaliers de Qi Baishi (1864-1957). Sur l’un d’eux, il associe un poisson-chat et un omble-chevalier, réalisés par quelques coups de pinceau très maîtrisés, sur lesquels s’ajoutent des traits à l’encre noire pour renforcer l’expressivité des sujets. Mais il est important d’apprendre que derrière l’aspect simple et en apparence banale de ce sujet, cette association de poissons correspond à la formule de vœux de longévité et de prospérité, dont les deux termes sont des équivalents phonétiques des noms des deux poissons.

Les déplacements à travers la Chine (Pang Xunqin [1906-1940] se rend dans les provinces de l’ouest et représente les traditions costumières de ces régions), mais aussi au Japon puis en Europe marquent aussi certaines œuvres. L’avènement du communisme prive de liberté les artistes qui doivent illustrer les événements politiques tels qu’on le leur demande. La dernière salle évoque le dialogue des peintres avec l’abstraction dont les encres de Zao Wou-ki (1920-2013) sont un exemple.

À ne pas manquer !

Jusqu’au 5 mars 2023. Musée Cernushi, 7 avenue Velasquez, 75008 Paris. Tél. : 01 53 96 21 50. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h.

(En raison du succès de l’événement, la réservation d’un créneau en ligne en amont de votre visite est fortement recommandée : www.billetterie-parismusees.paris.fr)

 

Photo : Ding Yanyong (1902-1978), Après la pluie (détail), années 1940. Encre et couleurs sur papier. 134,8 x 45,4 cm. M.C. 9791. Achat, 1987. © Paris Musées / Musée Cernuschi. © Ding Yanyong.

 

Céline Vicq

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneCultureLectures

Europe civilisationnelle : l’hespérialisme est-il réaliste ?

Présentant une alternative à l’Union européenne éradicatrice des identités et à un chauvinisme réputé dépassé, un jeune historien belge, David Engels, propose un essai stimulant* mais probablement naïf en plusieurs domaines. En particulier sur la capacité d’adaptation de l’islam, les différences fondamentales entre Européens et la probabilité d’une réforme générale du continent.

+

europe
Culture

Le Grand Livre des mythes grecs : pour une explication du monde

Pour revenir à la source de tant d’œuvres d’art, de références littéraires, d’expressions proverbiales et tout simplement entrer en possession des clés de notre civilisation ou comprendre le monde, quoi de mieux que de se replonger dans la mythologie grecque ? C’est ce que propose Pierre Sauzeau avec un récit foisonnant publié aux Belles Lettres. L’occasion de se souvenir que les mythes peuvent aussi être une porte d’entrée de la Vérité révélée.

+

Le Grand Livre des mythes grecs, Pierre Sauzeau