Dans une édition commune, les Belles Lettres et Albin Michel nous offrent le cadeau idéal par temps de confinement. Peut-être, même, faudra-t-il se confiner encore quelques semaines, quelques mois, quelques années (qui sait ?) pour achever cet ouvrage. Que dis-je ? Ce monument.
Avec ce volume Tout Homère (1 296 pages, quand même, et pas dans un format de poche), nous allons aux racines de notre civilisation, au départ de la grande épopée de l’Occident, dans ce qui fut naguère le passage obligé de tout élève qui prétendait former son esprit.
Que trouve-t-on dans ce volume ? Mais le titre vous le dit et, au besoin, vous le redit : tout Homère ! Bref, l’ensemble de son œuvre ou de ce qui lui est attribué. En un seul volume, le grand poète (qu’il soit un ou plusieurs, qu’importe !) s’invite chez vous et peut devenir votre meilleur ami. Dans une nouvelle traduction (celle de Pierre Judet de La Combe) vous lirez L’Iliade. Dans celle plus ancienne de Victor Bérard, mais ennoblie par sa permanence, vous partirez derrière Ulysse pour une incroyable Odyssée.
Mais ce n’est pas tout ! Quand on vous affirme qu’il y a tout Homère, c’est que vous pourrez lire aussi – pour moi, ce fut une découverte – les divertissements homériques ainsi que quelques fragments qui renseignent beaucoup le lecteur sur des aspects laissés dans l’ombre dans L’Iliade. Enfin Les Vies d’Homère terminent ce volume, parce que lui aussi devint le héros d’une légende. Bref, un véritable mythe.
Au terme de son introduction à cet ouvrage, Hélène Monsacré, écrit :
« S’il est gigantesque, ce corpus n’est jamais écrasant ; nous entrons dans ce monde à notre guise, par intermittence, pour le plaisir que ses beautés nous procurent. Homère, c’est un élan, nous sommes libres d’y ressentir les émotions qui nous traversent à sa lecture. »
Mais, au fond, pourquoi lire Homère ? Simplement par goût, par érudition, pour éprouver des sensations fortes ? Pour s’occuper ? Pourquoi pas ! Que l’on me permette d’y ajouter une autre raison, qui est tout simplement d’aller puiser dans la grande expérience de l’humanité qui se trouve dans les grands classiques et qui redonnent le goût de lire et d’approfondir, c’est-à-dire d’étancher sa soif en allant par soi-même à la bonne source.
Bon voyage !
Tout Homère, Albin Michel-Les Belles Lettres, 1 296 pages, 35 €.