Messe traditionnelle : rassemblement parisien pour interpeller le cardinal Roche

Publié le 11 Mai 2023
Messe Traditionnelle

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Ce jeudi 11 mai se clôturent à Paris les Journées nationales extraordinaires du Service national de pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS). Le cardinal Arthur Roche, préfet du Dicastère pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, accompagné par Mgr Guy de Kérimel, archevêque de Toulouse, devait présider les deux journées de conférences destinées aux évêques, prêtres mais aussi aux laïcs engagés dans leurs diocèses sur les questions liturgiques. 

 

À l’annonce de la visite en France du cardinal Roche, le collectif Union Lex Orandi avait adressé la semaine dernière un courrier à la nonciature apostolique de France pour solliciter une rencontre avec son Eminence. Le cardinal Roche avait obtenu le 21 février dernier un rescrit du Pape, notamment suite à la résistance des évêques américains, sur les conditions d’application du motu proprio Tradionis Custodes, renforçant la ligne dure souhaitée par le cardinal. 

 Le collectif Union Lex Orandi, rassemblant plusieurs associations se mobilisant pour la liberté de l’utilisation des livres liturgiques de 1962, espérait donc pouvoir exposer au prélat leurs besoins actuels. Leurs requêtes demeurent identiques à celles présentées en février dernier lors de leur rencontre avec Mgr Jordy, vice-président de la Conférence des évêques de France, et Mgr Lebrun, membre du conseil permanent : accès libre à tous les sacrements dans la forme traditionnelle, enseignement du catéchisme au sein de leurs communautés et apostolat des prêtres dont le droit de célébrer selon l’ancien rite ne soit pas remis en cause. Mardi 9 mai, les organisateurs des Journées nationales extraordinaires préviennent cependant l’Union Lex Orandi que le cardinal ne sera finalement pas présent à Paris, sans avoir davantage d’information sur les motifs de son absence. L’éventualité d’une rencontre est donc annulée… 

Mais le mercredi 9 mai, une messe est célébrée à l’issue de la première journée de rassemblement du SNPLS en présence de Monseigneur Viola, secrétaire du Dicastère pour le Culte divin et la Discipline des sacrements. Mgr Kerimel devait également être présent en tant que président du Conseil pour la Liturgie et la Pastorale sacramentelle. Ce dernier se trouve être aussi l’ancien évêque du diocèse de Grenoble où il avait annoncé une limitation drastique de la messe traditionnelle en septembre 2021. Ces déclarations avaient soulevé pendant plusieurs semaines une vague d’indignation et de protestations auprès des fidèles. 

À Paris, le mercredi 10 mai, vers 19 heures, des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle se sont réunis sur le parvis de l’église Saint-Honoré d’Eylau, attendant la fin de la messe et espérant rencontrer des interlocuteurs du SNPLS. Une quinzaine de personnes ont déroulé une petite banderole de tissus avec un message peint à la main : “Non à la guerre liturgique”. Certains portaient également des petits cartons où était inscrit : “Liberté pour la messe traditionnelle.” D’autres encore ont distribué des tracts justifiant leur démarche : ”Nous aimons vivre paisiblement de la liturgie traditionnelle dans nos paroisses”.

Marie distribue les tracts aux premiers fidèles qui sortent de l’église “pour rappeler que la liturgie traditionnelle a toute sa place dans l’Église”. Elle n’est pas vraiment habituée à ce genre de démarche, mais c’est la deuxième fois qu’elle “manifeste” pour ces raisons car “nos interlocuteurs veulent nier notre existence, ils nous ignorent donc je suis venue pour rappeler à nos évêques que nous sommes toujours là.” Gaëtan, jeune fidèle de 32 ans, est de son côté revenu à la foi en découvrant la beauté de la liturgie traditionnelle. Ces journées nationales du SNPLS sont pour lui l’occasion “de demander aux évêques et au Pape d’arrêter de vouloir tuer la messe”. 

À l’issue de la messe, les portes de l’église donnant sur le parvis sont finalement fermées et les participants aux journées liturgiques présents à la messe sont invités à sortir par derrière afin d’éviter la banderole. Les manifestants ont donc remballé leur matériel pour faire le tour de l’édifice et ont finalement pu interpeller certains participants.

Les réactions sont alors diverses, certains prêtres pressés par le temps les invitent à revenir le lendemain, mais la majorité des participants évitent de se prononcer. D’autres réagissent plus vivement, comme ce prêtre appartenant au diocèse de Mende qui se dit exaspéré car selon lui, “il y a eu une réforme liturgique très savante au moment du Concile qu’il faut accepter”. Guillaume, jeune fidèle attaché à la messe traditionnelle, demande à un autre prêtre une bénédiction à défaut d’une discussion, que ce dernier lui refusera.  

Pendant ce temps, la police avait été prévenue d’une manifestation. Elle fait des rondes autour de l’église sans réellement comprendre ce qu’elle doit interrompre. Après plusieurs tours de l’édifice où les policiers observent des fidèles catholiques échanger pacifiquement sur des questions liturgiques, ils repartiront bredouilles… 

Les manifestants n’ont finalement pas obtenu la rencontre souhaitée avec le secrétaire du Dicastère pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Mgr Viola, mais ce rassemblement aura eu le bénéfice de rappeler aux participants de ces journées consacrées à la liturgie la persévérance de certains fidèles à défendre la liturgie traditionnelle.

 

A lire également : Entretien exclusif avec le cardinal Willem Eijk : La valeur de l’eucharistie a un caractère unique et irremplaçable

 

Maitena Urbistondoy

Maitena Urbistondoy

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