Notre-Dame de Paris 3/4 : Art sacré, communiquer la transcendance

Publié le 05 Avr 2023
Notre-Dame de Paris

Après l’incendie de Notre-Dame et la destruction du mobilier liturgique, le diocèse de Paris a lancé un appel d’offre pour la création de cinq éléments : autel, ambon, cathèdre, tabernacle et baptistère. Cinq artistes retenus ont été invités à présenter leurs projets à Mgr Laurent Ulrich. Assisté d’un comité artistique, celui-ci annoncera son choix à l’été. Mais les candidats sont-ils en mesure de créer pour un lieu de culte catholique ? Entretien avec Marc Alibert, architecte des Bâtiments de France, architecte urbaniste de l’État   

  • Les cinq artistes sélectionnés pour confectionner le nouveau mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris semblent être très contemporains, ce choix vous semble-t-il pertinent ? 

Non, le choix n’est absolument pas pertinent. Il s’agit d’une coterie parisienne. Il aurait fallu choisir un artiste reconnu travaillant dans l’art religieux, ce qui n’est pas le cas dans ce concours. Il n’est même pas certain qu’ils connaissent les Saintes Écritures.  Le choix appartient à la Commission d’art sacré, qui fonctionne souvent en vase clos. Un des candidats a d’ailleurs participé à la création de la vaisselle de l’Élysée. Les décisions de ces commissions sont la plupart du temps biaisées. Il y a souvent parmi leurs membres des personnes complètement athées. L’évêque du lieu nomme les participants et, de par ses fonctions, en est le président. Mais dans les faits, le travail est généralement délégué. Les départements possèdent chacun une commission, et leurs qualités fluctuent d’un endroit à un autre. Certaines d’entre elles se réunissent régulièrement et d’autres ont une activité quasi inexistante. Il y a parfois des membres qui ont soif de nouveauté dans un environnement où la moyenne d’âge est assez élevée. Ils vont alors s’enthousiasmer pour des projets qui sortent des sentiers battus… Mais j’ai moi-même participé à plusieurs réunions à Bourges, lorsque j’étais architecte des Bâtiments de France, où la commission fonctionnait assez bien. 

  • Mgr Lustiger avait commandé à l’époque un mobilier assez moderne, inspiré de l’art contemporain, qui ne sera pas réparé mais remplacé. Quelles sont les caractéristiques de ce mouvement artistique ? 

L’art contemporain a du mal à communiquer des idées transcendantes. Pour mieux comprendre, j’aimerais vous donner la définition de Jean-Louis Harouel qui me semble assez juste : « Ce qu’on nomme à proprement art contemporain…

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Maitena Urbistondoy

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