Sur le site de l’association Pro Liturgia dont il est le Président, Denis Crouan consacre un article à la tribune libre publiée dans nos colonnes par l’abbé Pellabeuf et à la réaction qu’elle a suscitée de la part de trois évêques français qui ont demandé un droit de réponse dont le texte est publié dans notre édition de cette semaine (voir ici). On ne soupçonnera pas Denis Crouan d’être un « intégriste » de la « forme extraordinaire » ni de cacher, derrière sa demande du respect des normes liturgiques édictées par le concile Vatican II et les textes des autorités romaines, une volonté d’un retour aux formes liturgiques pré-conciliaire.
Comme il est indiqué sur le site de l’association, et comme les livres de Denis Crouan le manifestent clairement : « La spécificité de l’Association Pro Liturgia est de ne demander, en matière de liturgie, que l’exacte application des décisions prises à la suite du concile Vatican II. Son but est donc de favoriser la mise en œuvre de la liturgie définie par le Missel romain actuellement en usage, y compris – quand des fidèles en font la demande ou qu’une occasion particulière se présente – sous sa forme latine et grégorienne, comme le recommande l’Église ». Comme l’abbé Pellabeuf, son combat concerne ce que le Pape Benoît XVI appelle dans son motu proprio Summorum Pontificum, la « forme ordinaire », celle qui est la plus répandue dans nos églises et celle qui est majoritairement célébrée par les prêtres français et à laquelle assistent, majoritairement, les fidèles.
On ira lire sur le site de Pro Liturgia l’intégralité de l’analyse de Denis Crouan (ICI). On en profitera pour lire l’ensemble des billets mis en ligne. On y verra des photographies qui étonneront concernant la célébration de la forme ordinaire, même si elles ne concernent pas directement le sujet des traductions. On ne pourra de ce fait que demander avec Denis Crouan et Pro Liturgia la nécessité du respect absolu des normes romaines en matière de liturgie et la nécessité d’une meilleure formation des séminaristes et des prêtres dans ce domaine. En attendant, voici un extrait du billet disponible sur le site de Pro Liturgia :
« Dans un long “droit de réponse” (voir ici), ces pasteurs diocésains tentent grosso modo de démontrer que l’actuelle expression française de la liturgie est correcte et ne saurait donc être l’objet d’une quelconque critique. Le plus piquant – pour ne pas dire le plus grotesque – est de lire sous la plume des trois évêques – réputés pour prendre et permettre de grandes libertés avec la liturgie de l’Église – que vouloir une plus grande conformité des textes français au texte latin, c’est s’inscrire dans l’“ herméneutique de discontinuité” dénoncée par Benoît XVI. Ah, comme nos pasteurs aiment citer Benoît XVI dont, par ailleurs, ils ne suivent aucun des enseignements concernant la liturgie !
Il y a beaucoup de citations pertinentes dans le “droit de réponse” de NN.SS. Le Gall, Aubertin et Gueneley. Sauf une. Ce qui est normal puisqu’elle plaiderait très fort en faveur de l’abbé Pellabeuf… et non de l’épiscopat français ! Corrigeons donc cet oubli :
“Les Conférences épiscopales ont eu la lourde charge de préparer les traductions des livres liturgiques. Les nécessités du moment ont parfois conduit à utiliser des traductions provisoires, qui ont été approuvées ad interim. Mais le temps est venu de réfléchir à certaines difficultés éprouvées depuis, de remédier à certaines faiblesses ou inexactitudes, de compléter les traductions partielles, de créer ou d’approuver les chants à utiliser dans la liturgie, de veiller au respect des textes approuvés, de publier enfin des livres liturgiques dans un état qu’on peut considérer comme acquis durablement et dans une présentation qui soit digne des mystères célébrés. Pour le travail de traduction, mais aussi pour une concertation plus large à l’échelle du pays entier, les Conférences épiscopales devaient constituer une Commission nationale et s’assurer le concours de personnes expertes dans les différents secteurs de la science et de l’apostolat liturgique. Il convient de s’interroger sur le bilan, positif ou négatif, de cette Commission, sur les orientations et sur l’aide qu’elle a reçues de la Conférence des évêques dans sa composition ou son activité.” (Bx Jean-Paul II, Lettre apostolique Vicesimus quintus annus, n.20, 4 décembre 1988.) On lit bien : “on a utilisé des traductions approuvées ad interim… il faut remédier à certaines faiblesses ou inexactitudes”. L’abbé Bernard Pellabeuf ne dit rien d’autre que ce que disait le Bx Jean-Paul II. »
Exemple de photographies disponibles sur le site de Pro Liturgia et qui révèle que les problèmes liturgiques ne sont pas terminés en France. L’association pose cette simple (et juste) question : « La nouvelle tenue des servantes de messe sera-t-elle approuvée par Rome ? »