L’empire hittite, puissance rivale de l’Égypte ancienne, domina l’Anatolie jusqu’aux alentours de 1200 avant J.-C. À sa chute, de petits royaumes néo-hittites et araméens se constituèrent alors sur les territoires de la Turquie et de la Syrie actuelles. C’est le sujet de la nouvelle exposition du musée de Louvre qui donnent à voir dès l’entrée des cartes pour situer ces sociétés oubliées. Puis, dans la pénombre, on découvre de monumentales sculptures ou des moulages, des stèles ornées de bas-reliefs avec des personnages de profil rappelant l’art égyptien, de beaux orthostates sculptées ou gravées (pierres qui servaient à consolider les bases des constructions en briques ou en terre), de surprenants poids zoomorphes (en forme de canard et tête de chameau)…
Différents sites archéologiques et lieux de fouilles sont évoqués. Parmi ceux-ci, les vestiges de Tell Halaf, site majeur du patrimoine syrien, sont montrés pour la première fois en France. C’est un allemand, le baron Max von Oppenheim, qui fouilla ce lieu entre 1911 et 1913, y découvrant le palais du roi araméen Kapara. Il fit transporter à Berlin un grand nombre de ses imposantes découvertes. Lors d’un bombardement en 1943, le musée où il les avait déposées fut détruit. En 2000, un phénoménal travail de restauration a été entrepris par le Pergamon Museum de Berlin afin de reconstituer ces œuvres monumentales à partir de 27000 pièces retrouvées. Des statues très statiques, qui ont été recollées avec une patience impressionnante…
Une exposition savante, un peu austère mais passionnante !
Jusqu’au 2 août 2019. Musée du Louvre, Hall Napoléon, rue de Rivoli, Paris Ier.
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9 h à 18 h. Renseignements : 01 40 20 53 17.