Sous le patronage de saint François de Sales, saint Jean Bosco compose une pédagogie préventive, élevant l’enfant dans un cadre qui allie douceur et fermeté. L’Oratoire de Turin attira des milliers de jeunes garçons. Un succès qui permit à l’œuvre de se développer partout dans le monde et montre quels fruits il est possible de retirer de la spiritualité du saint évêque de Genève. Évoquer la figure de don Bosco (1815-1888), c’est étudier la vie d’un prêtre exemplaire au charisme miraculeux, une figure du catholicisme social, un éducateur à la pédagogie d’une étonnante jeunesse (1). L’œuvre éducative de don Bosco eut des répercussions sociales fécondes ; mais elle fut avant tout une extraordinaire œuvre d’évangélisation dans l’Italie du Risorgimento. Œuvre sociale car, tout jeune prêtre, don Bosco fut frappé par la déchéance de la jeunesse de Turin, condamnée par le libéralisme à la misère et à la délinquance. Aumônier de prison, il put constater que malgré leur désir de se relever, ces jeunes détenus, une fois libérés, retombaient très souvent dans leurs errements. Le désordre social, engendré par la Révolution industrielle et les appétits des matérialistes, les enfermait dans le crime. Abandonnés, déchus par leur première condamnation, ils ne pouvaient se relever seuls. Il fallait donc, subito, leur fournir assistance. Privée du pain matériel, cette jeunesse était encore dépourvue du pain spirituel. Son cœur était gangrené par l’athéisme et l’immoralité – et par le socialisme, qui lui semblait pouvoir assouvir sa rage d’être exploitée et réduite à l’indigence. Don Bosco résolut d’être le sauveur de cette jeunesse malheureuse en lui montrant qu’elle était aimée de Dieu. Il ne suffisait pas de lui fournir un toit, de la nourriture ou de l’aider à trouver un employeur juste. Il fallait la catéchiser, la nourrir des sacrements, la détourner des idoles d’un monde fondé sur l’iniquité pour la mener à Dieu. Tel fut le projet de don Bosco : « faire de bons chrétiens et d’honnêtes citoyens ». Cette œuvre prit modestement corps lors de sa rencontre avec un garçon de 16 ans, Barthélemy Garelli, le 8 décembre 1841. Alors que cet adolescent aux allures de voyou était chassé par le sacristain de son église, don Bosco l’accueillit comme un ami et l’invita à suivre la messe. Sa cordialité, sa douceur et son humour touchèrent le cœur du garçon qui promit de revenir avec ses amis. L’asile destiné à recueillir cette jeunesse…
Peuple, élite et bien commun
L'Essentiel de Joël Hautebert | La victoire de Donald Trump aux États-Unis et les constats dressés à de nombreuses reprises ces dernières années en Europe sur les divergences grandissantes entre le peuple et les élites ne doivent pas amener les catholiques à une vision manichéenne : la défense des valeurs morales naturelles est la boussole vers le bien commun qui évitera de confondre une oligarchie dévouée avec d’une véritable élite.