Depuis son couvent et malgré sa courte vie, sainte Thérèse de Lisieux aura été pour les prêtres une auxiliaire d’une force incomparable, ayant saisi que de sa faiblesse offerte pouvaient sortir toutes les grâces nécessaires à l’apostolat des missionnaires, au soutien des médiocres ou au rachat des prêtres déchus.
En dépit des attaques qui accablent aujourd’hui le sacerdoce catholique, en raison des scandales causés par une minorité de ministres ayant trahi la plus belle des vocations, nous devons continuer à défendre la place centrale qui lui est attribuée dans la vie de l’Église. Consciente de la grandeur de la vie sacerdotale, sainte Thérèse de Lisieux, au cours de son pèlerinage à Rome, en 1887, comprit l’importance de prier pour les prêtres : « Pendant un mois j’ai vécu avec beaucoup de saints prêtres et j’ai vu que, si leur sublime dignité les élève au-dessus des anges, ils n’en sont pas moins des hommes faibles et fragiles […] » (1). La sainteté sacerdotale exige un combat de tous les jours et la prière des fidèles et des âmes consacrées doit soutenir, plus que jamais à notre époque, cette lutte spirituelle. La grande carmélite normande a même donné sa vie dans ce but si édifiant : « Je suis venue pour sauver les âmes et surtout afin de prier pour les prêtres » (2).
« Faire des prêtres » : le soutien spirituel du sacerdoce
Entrée au carmel de Lisieux, Thérèse fut appelée par le Seigneur à devenir « l’apôtre des apôtres » (3). C’est un lien spirituel très fort qu’elle expérimenta à l’égard des âmes sacerdotales : « [Jésus] m’a unie par les liens de l’âme à deux de ses apôtres, qui sont devenus mes frères […] » (4). Les missionnaires, en ce florissant XIXe siècle, furent les premiers concernés par ce contact spirituel, car ils avaient la lourde tâche, au péril de leur vie, de faire connaître le bon Dieu aux peuples de contrées éloignées du monde chrétien d’alors. En 1889, dans une lettre à sa sœur Céline, elle écrivait : « Céline, il faut qu’en cette année nous fassions beaucoup de prêtres qui sachent aimer Jésus. » (5) « Faire un prêtre », pour notre sainte, c’était le rendre conforme à sa mission, en priant pour que tout son être soit identifié à l’être sacerdotal de Jésus-Christ, éternel et souverain Prêtre. Par la prière et le sacrifice, Thérèse était persuadée qu’elle pouvait aider ses prêtres dans leur difficile mission. Elle était persuadée qu’au Ciel son offrande serait…