PROSE DE L’ASCENSION
(Dans quelques diocèses de France)
Solémnis hæc festívitas novum instáurat gáudium, qua perénnis felícitas propónitur in pr?mium.
La solennité de ce jour amène un renouveau de joie ; par elle, un éternel bonheur nous est offert en récompense.
Christus scandens in ?thera, mortis fregit poténtiam; sedens Patris in déxtera, Jugem parat lætítiam.
Le Christ, en montant dans les cieux, de la mort brisa la puissance ; siégeant à la droite du Père, il prépare un bonheur sans fin.
Dies per multos s?pius suis vivus appáruit, et cómitum cor dúrius milis magíster árguit.
Maintes fois, de longs jours durant, bien vivant, aux siens il se montre: et leur cœur trop dur est blâmé par le Maître plein de douceur.
Suos per gentes ímperat ferre salútis núntium, sed non prius quam áfferat Dei virtus auxílium.
Aux siens il enjoint d’annoncer le salut parmi tous les peuples, mais pas avant qu’il ne leur donne l’appui de la force de Dieu.
Discípulis mirántibus, cælo triúmphans rédditur; et subdúctus aspéctibus, nube clara suscípitur.
A l’émerveillement des siens, en triomphe il remonte au ciel, disparaissant à leurs regards dans la glorieuse nuée.
Qui penetrávit ínferas domos Redémptor pácifer, se fert in sedes súperas mundi suprémus árbiter.
Lui qui descendit aux enfers en Rédempteur porteur de paix, il monte aux cieux, pour y siéger en Juge souverain du monde.
Ab ascendénte dúcitur regnatúra captívitas : palma victis asséritur, mórtuis immortálitas.
Il monte, entraînant à sa suite des captifs qui deviendront rois : les vaincus reçoivent la palme et les morts l’immortalité.
Ut ascéndit, sic véniet sedens in nubis sólio; pœna malos affíciet Judex, bonósque pr?mio.
Ainsi qu’il monte, il reviendra, Juge siégeant sur les nuées : afin de punir les méchants et de récompenser les bons.
Patri monstrat assídue quæ dura tulit vúlnera : et sic pacis perpétuæ nobis exórat fédera.
Au Père il montre sans relâche les blessures qu’il a souffertes : ainsi nous donne-t-il la paix en une alliance éternelle.
Nunc ánimis accípite parátum cœlo pr?mium, ut membrórum cum cápite arctius sit consórtium.
En ce jour songez en votre âme à la récompense des cieux, pour que les membres et la tête soient plus intimement unis.
Quos hic órphanos déseris, Jesu, réspice c?litus : mitte nobis e súperis promíssi dona Spíritus.
Nous que vous laissez orphelins, Jésus, du ciel regardez-nous: et comme vous l’avez promis, donnez-nous les dons de l’Esprit.
Tibi devótis méntibus per te lucéscat véritas: per te succénsis córdibus divína flagret cáritas. Amen. Allelúia.
En nos âmes toutes à vous que par vous la vérité brille : et par vous en nos cœurs que flambe le divin amour! Amen.
Ce texte accompagne celui de Pierre Julien.