Après la gloire de la Résurrection, comment envisager la fin du séjour du Christ sur la terre ? Jésus lui-même l’explique aux disciples, dans les textes de la liturgie préparant l’Ascension, et les commentateurs de l’Évangile nous redisent la nécessité de cette séparation.
La célébration de la mort et la résurrection du Christ s’éloigne et, au milieu de la cinquantaine pascale, les évangiles des deux cycles (MR1962 et 1970) marquent un tournant. Dans le premier cursus, à partir du troisième dimanche après Pâques, « l’Église se préoccupe surtout d’aviver en tous ses membres le désir de suivre le Christ ressuscité jusque dans la gloire du Ciel » (dom Flicoteaux). Quant au Lectionnaire rénové de 1970, en cette seconde phase, il donne des extraits du discours après la Cène et de la prière sacerdotale (cf. Présentation générale, n°100). Ce dimanche, dans les deux cas, on lit des passages de ce discours après la Cène. « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi » (Jn 14, 3 ; MR1970). Jésus réconforte ses apôtres qu’attriste la perspective de son départ. À Thomas qui lui demande alors : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? », Jésus répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (v. 5-6). Saint Ambroise († 397) redit simplement : « Le lieu, c’est chez le Père ; le chemin, c’est le Christ » (Du bien de la mort, ch. 12, trad. Delhougne). Puis il exhorte : « Entrons dans ce chemin, attachons-nous à la vérité, suivons la vie. Le chemin est ce qui conduit, la vérité est ce qui affermit, la vie est ce qui se donne de soi-même. » Avec l’évêque de Milan, soyons résolus : « Nous te suivons, Seigneur Jésus. Mais pour que nous te suivions, appelle-nous, parce que, sans toi, nul ne montera vers toi. (…) Ceux qui sont à toi, accueille-les, toi qui est le chemin ; fortifie-les, toi qui est la vérité ; vivifie-les, toi qui est la vie » (ibid.). Dans l’évangile du Missel romain de 1962 (Jn 16, 5-14), Jésus répond ainsi à la tristesse de ses disciples devant l’annonce de son départ : « C’est votre intérêt que je parte. Car si je ne pars pas, l’Esprit Saint, le Paraclet, ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai » (v.…