Le « Chemin synodal » (Synodale Weg), dans lequel s’est engagée l’Église catholique en Allemagne à partir de mars 2019, trouvera son aboutissement en mars prochain. Les résultats seront ensuite présentés à Rome qui a déjà tenté d’infléchir ses orientations, jugées préoccupantes, sans succès… Un communiqué publié le 18 novembre suite à la visite ad limina des évêques allemands et de leur rencontre avec le Pape et divers responsables de dicastères souligne encore l’inquiétude du Vatican. Le « Chemin synodal » allemand a été engagé, dès l’origine, en collaboration étroite avec le Comité des catholiques allemands (ZdK), la puissante organisation laïque qui représente quelque 125 institutions et associations. Ce Chemin synodal a connu différentes étapes : quatre assemblées générales entre janvier 2020 et septembre 2022, entrecoupées de conférences régionales et de forums thématiques. Organisé à l’origine pour répondre au drame des abus sexuels dans l’Église et examiner la responsabilité de la hiérarchie dans le traitement de ces affaires, le Chemin synodal a fait émerger, dès le départ, des propositions et des revendications plus larges. Le cardinal Ouellet, dans son intervention du 18 novembre dernier, dont on reparlera, en a dressé la liste : « abolition du célibat obligatoire, ordination de “viri probati”, accès des femmes au ministère ordonné, réévaluation morale de l’homosexualité, limitation structurale et fonctionnelle du pouvoir hiérarchique, prise en compte de la sexualité inspirée de la théorie du Genre, changements importants à introduire dans le Catéchisme de l’Église catholique, etc. » Les thèmes retenus autant que le fonctionnement du synode ont très tôt inquiété Rome. Dès le 29 juin 2019, le pape François a adressé une longue lettre Au Peuple de Dieu qui est en chemin en Allemagne. Il dira plus tard de cette lettre : « Je l’ai écrite moi-même, et il m’a fallu un mois pour l’écrire. Je ne voulais pas impliquer la Curie. Je l’ai faite moi-même. L’original est en espagnol […]. J’y ai écrit ce que je pense. » Sans remettre en cause le principe même du Chemin synodal, le Pape avait mis en garde contre l’illusion et la tentation « au niveau ecclésial de croire que les solutions aux problèmes présents et futurs pourraient venir seulement de réformes purement structurelles, organiques ou bureaucratiques ». Et il avait rappelé qu’il est « nécessaire » de « retrouver le primat de l’évangélisation pour regarder l’avenir avec confiance et espérance ». Le Pape avait aussi averti : « Chaque fois qu’une communauté ecclésiale a cherché à sortir de ses problèmes…
La pause liturgique : Introït « Nos autem » (Sainte Croix & Jeudi Saint)
« Pour nous, il convient que nous nous glorifiions dans la croix de notre Seigneur...