Le Pape François a validé le 13 février dernier le second miracle attribué au cardinal Newman, dont la canonisation n’est donc plus qu’une affaire de quelques mois. Trois questions à Didier Rance, vice-président de l’Association Francophone des Amis de Newman.
Quelle est l’importance de Newman pour aujourd’hui ?
Pour lui, l’homme de ce temps a oublié qu’il a une âme, individuelle et unique : « Que dirons-nous de son âme ? De son âme ? Ah, son âme ; il a oublié ; il a oublié qu’il avait une âme, mais elle demeure, du début à la fin, dans la vue de son Créateur. Hélas, hélas, de son âme le monde n’a nul souci ; il ne reconnaît pas l’âme ; il ne possède en lui qu’une intelligence manifestée dans un cadre mortel ». Face à cet oubli, Newman propose un électrochoc : que chacun s’interroge : « Pourquoi donc ai-je été envoyé sur terre ? » ; si la question est « vaine, sans profit », et même déplacée dans la « Grande Babylone, si magnifique, si imposante » qu’est la cité moderne, il faut se la poser, et témoigner de la réponse que la foi nous inspire.
Quel miracle a ouvert la voie pour cette future canonisation ?
Comme le premier miracle, celui-ci vient aussi des États-Unis, de Chicago : une jeune mère en danger de mort durant sa grossesse a été miraculeusement guérie après avoir prié le bienheureux Newman.
Avant même sa béatification, il était déjà question que Newman soit reconnu comme docteur de l’Église. Est-ce pour bientôt ?
Tous les papes depuis Pie XII l’ont souhaité. En 1990, celui qui était encore cardinal Ratzinger déclarait : « Je crois que le signe caractéristique d’un grand maître dans l’Église est qu’il enseigne non seulement par ses idées et ses paroles, mais aussi par sa vie, car en lui pensée et vie se compénètrent et se déterminent mutuellement. Si cela est vrai, Newman fait partie en vérité des grands maîtres de l’Église car il touche notre cœur et illumine notre intelligence ». Alors Newman, Docteur de la conscience ? C’est le souhait de beaucoup, dont je suis.