Lors de son voyage en Asie du 2 au 13 septembre, le pape François a prononcé deux discours lors de rencontres interreligieuses, l’un à la mosquée Istiqlal de Jakarta, l’autre à Singapour devant les jeunes, affirmant que « toutes les religions sont un chemin vers Dieu ». Analyse de deux textes qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre.
Un fidèle laïc peut-il légitimement critiquer certains propos du pape ? Le Code de droit canon répond ainsi à cette question : « En proportion de leur savoir, de leur compétence et de leur prestige, les fidèles ont le droit, voire parfois le devoir, de faire connaître aux pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui concerne le bien de l’Église, et de la faire connaître aux autres fidèles, en préservant l’intégrité de la foi et des mœurs et le respect envers les pasteurs, tout en tenant compte de l’utilité commune et de la dignité des personnes. » (can. 212, §3) Fort de ce rappel, il est de notre devoir de critiquer certains propos que le Pape a tenus lors de son dernier voyage en Asie. Au nom de la foi catholique et au nom de la raison ordonnée à la vérité, il convient de nommer les graves confusions que de telles assertions ambiguës peuvent engendrer dans le Peuple de Dieu.
Le thème du chemin
Dans sa rencontre interreligieuse avec les jeunes à Singapour (le 13 septembre) le Pape a déclaré :
« L’une des choses qui m’a le plus frappé chez vous, les jeunes, ici, c’est votre capacité de dialogue interreligieux. Et c’est très important, parce que si vous commencez à vous disputer : “Ma religion est plus importante que la tienne…”, “La mienne est la vraie, la tienne n’est pas vraie… ” Où cela mène-t-il ? Où ? Quelqu’un répond : où ? [quelqu’un répond : “La destruction”]. C’est ainsi. Toutes les religions sont un chemin vers Dieu. Elles sont – je fais une comparaison – comme des langues différentes, des idiomes différents, pour y parvenir. »
Nous retrouvons là un thème cher au pape François en ces temps synodaux, celui de chemin. Si toutes les religions sont un chemin vers Dieu, à quoi bon proclamer que Jésus est le chemin ? Jésus est aussi « la vérité » (Jn 14, 6). Le Pape n’adopte-t-il pas ici une position de surplomb, faisant abstraction de sa mission d’apôtre ?
Une attaque contre la raison
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