Après avoir réclamé près d’un milliard d’euros de financements manquants, l’Enseignement catholique affronte une nouvelle épreuve : les 900 contrôles menés par l’Éducation nationale depuis l’affaire Bétharram. Devant les députés, Guillaume Prévost a dénoncé des pratiques « inacceptables » et demandé une mission parlementaire.
Après avoir réclamé à l’Éducation nationale le versement de près d’un milliard d’euros dû au titre du forfait d’externat, l’Enseignement catholique se retrouve engagé sur un second front : celui des 1 000 contrôles lancés dans les écoles privées à la suite de l’affaire Bétharram. Sur les 1 000 annoncés, 900 ont déjà été menées dans des établissements catholiques sous contrat. Leur déroulement suscite de vives inquiétudes, comme l’a expliqué Guillaume Prévost devant la commission des affaires culturelles et de l’éducation le 2 décembre. « J’alerte solennellement votre attention, en tant que parlementaires, sur les graves abus d’autorité que provoquent aujourd’hui les contrôles de l’Éducation nationale dans nos établissements. Loin de renforcer la confiance, la sécurité des enfants et la réassurance des personnels, ces contrôles produisent l’effet inverse », a-t-il déclaré. Si l’Enseignement catholique avait dès le départ soutenu l’idée d’un contrôle rigoureux à la suite des révélations de violences éducatives, Guillaume Prévost a déploré que cette exigence de transparence ait dérivé vers des pratiques qu’il qualifie d’« inacceptables ». Plusieurs chefs d’établissement rapportent ainsi l’irruption d’inspecteurs dans les classes sans présentation préalable, l’interruption de cours, l’examen des cahiers ou même la fouille de cartables. Certains contrôles auraient impliqué des interrogatoires d’élèves isolés. « Je prendrai un exemple qui m’a particulièrement choqué : des inspecteurs ont interrogé un enfant, sans présence d’un adulte tiers, sur les convictions religieuses de sa famille et sur ses pratiques religieuses. C’est inacceptable », a martelé Prévost. Et d’ajouter : « Madame, Messieurs les députés, il est temps de diligenter une inspection parlementaire sur les abus d’autorité commis lors des 900 contrôles effectués dans nos établissements. » Certains inspecteurs auraient également consulté, voire photographié, des documents strictement personnels. Plusieurs enseignants ont été déstabilisés par des questions visant la liberté vestimentaire des élèves ou leur participation aux offices religieux. L’Enseignement catholique estime en outre que plusieurs rapports d’inspection remettent en cause sa liberté pédagogique : demandes de distinguer strictement espaces de culte et salles de classe, interdictions supposées d’afficher dans les classes les prières du Notre Père ou du Je vous salue, Marie, ou encore injonction de rendre…








