L’Esprit Saint doit guider l’Église et toute mission

Publié le 13 Déc 2023
esprit saint mission

Pentecôte par Jean II Restout

Lors de l’audience du 6 décembre 2023, le pape François a tenu à rappeler le rôle de l’Esprit Saint, troisième personne de la Trinité, pour la sainteté de l’Église et l’efficacité de la mission évangélique.

 

Depuis un mois, le pape conclut ses allocutions du mercredi sur la passion de l’évangélisation et le zèle du croyant par des considérations générales sur l’annonce : celle-ci est joie ; elle doit s’adresser à tous car Dieu veut sauver tout homme ; elle concerne enfin l’aujourd’hui, l’instant présent si capital dans la vie spirituelle et souvent hélas oublié, comme l’avait fait remarqué le père de Caussade dans un magnifique petit livre.

 

L’Esprit Saint, oublié de la vie spirituelle

La dernière catéchèse du 6 décembre analysait un autre grand oublié de la vie spirituelle : l’Esprit Saint. Dans l’après Concile de Trente, pour de multiples raisons, beaucoup de catholiques, de peur de tomber dans le calvinisme ou le jansénisme, avaient quelque peu oublié la troisième personne de la Sainte Trinité, âme de l’Église, premier interprète de la Bible dont il est l’auteur, et artisan de toute sainteté dans les membres de l’Église.

Deux saintes du XIXe siècle ont particulièrement œuvré pour le retour de la dévotion au Saint Esprit : la petite carmélite arabe sainte Mariam de Jésus crucifié et l’italienne de Lucques la bienheureuse Elena Guerra qui, par suite d’une longue correspondance avec Léon XIII, est à l’origine de l’encyclique sur le Saint Esprit : Divinum illud.

 

La sainteté de l’Église

L’Église, incendiée par l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte, devrait être toujours comme une lampe allumée et c’est ainsi que nous devrions la voir. Mais, et c’est un grand mystère, si l’Église est sainte puisque l’Esprit Saint est son âme, elle est composée de pécheurs. En effet, l’Église reste composée d’hommes qui ne resplendissent pas toujours de la lumière divine de l’Esprit Saint.

Les saints eux-mêmes ont eu leurs défauts. Un grand nombre, depuis le Bon Larron jusqu’à saint Charles de Foucauld, en passant par sainte Marie-Madeleine et saint Augustin, sont des naufragés sauvés à travers des expériences imprévues, souvent même dramatiques. Ils ont été ramenés sur le rivage du Salut par la miséricorde divine.

Et, hélas !, bien des chrétiens qui se professent tels ne sont pas en réalité de vrais chrétiens. Les ministres de l’Église eux-mêmes et les théologiens ne confirment pas toujours par l’exemple la mission qui leur a été confiée. L’histoire de l’Église nous offre à ce propos des pages très peu édifiantes y compris de nos jours.

 

L’Esprit Saint, soutien fidèle au zèle missionnaire

À bon escient, le pape rappelle le rôle et l’importance de l’Esprit Saint dans l’annonce de l’Évangile. Pour communiquer la crédibilité joyeuse du témoignage, il faut l’action de l’Esprit Saint, sans lequel l’annonce de l’Évangile ne peut avoir aucun effet. Sans l’Esprit Saint, tout zèle est vain et faussement apostolique. Sans l’Esprit Saint, l’annonce de l’Évangile n’est qu’une victoire de l’égoïsme et donc sans fruits durables.

Le pape insiste à juste titre sur cette primauté de l’Esprit Saint. Grâce à celui-ci, la bonne graine de l’Évangile pourra croître au centuple, car elle sera sûrement tombée dans la bonne terre. L’Esprit Saint est ce don de Dieu qui nous permet de devenir des saints.

Mais attention, sous le vrai prétexte que c’est le Saint Esprit qui agit en nous, comme l’enseigne Saint Paul dans l’épître aux Romains, il ne faudrait pas tomber dans l’indolence, ni le quiétisme. La confiance en l’Esprit Saint ne signifie pas le désengagement. Bien au contraire ! La vitalité de la semence qui pousse d’elle-même, selon la parabole propre à saint Marc, n’autorise pas les agriculteurs à négliger le champ.

Là aussi et peut-être là surtout, car il en va de notre sainteté voulue par Dieu, l’adage de saint Augustin vaut plus que jamais : « Dieu qui nous a créés sans nous, ne veut pas nous sauver sans nous. » Laissons-nous donc, grâce à Marie, Épouse de l’Esprit Saint, attirer par ce feu d’amour qu’est la troisième personne de la Sainte Trinité. Avec lui, nous n’avons rien à craindre, car il est harmonie et communion.

 

>> à lire également : De l’Avent à Noël (2/4) : La maison de la Sainte Famille à Lorette, une relique prodigieuse

Un moine de Triors

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