Attentat en Isère

Publié le 26 Juin 2015
Attentat en Isère L'Homme Nouveau

Suite à l’attaque terroriste de ce vendredi 26 juin au matin à Saint-Quentin-Fallavier en Isère, l’équipe de recherche SYNOPSIS (Saint-Cyr Coëtquidan) publie le communiqué de presse suivant :

Analyse :

1 – Le suspect, Yassine Saali, était un salafiste connu qui n’était pas passé au jihadisme. Malgré l’absence de formation para-militaire, il a su faire preuve d’un haut degré d’aguerrissement et de force psychologique (acte de décapitation, voiture-bélier) que seule une idéologie puissante peut donner.

2 – Le drapeau utilisé fait référence aussi bien à Daech, à AQMI ou à AQPA, néanmoins le mode opératoire se rapproche de Daech. La mise en scène du cadavre rappelle les têtes plantées sur des piques lors de la prise de Mossoul en juin 2014. Les inscriptions manuelles en arabe sont forcément le fait d’un homme ayant une instruction religieuse et culturelle.

3 – L’attentat répond à un contexte propice : le mois du ramadam, l’anniversaire de la proclamation du califat (29 juin 2014), et le retour en force de Daech en Syrie et en Irak (assauts sur Kobané, prise d’al-Hassaka, résistance dans la province d’al-Anbar).

4 – L’attentat obéit au message du porte-parole de Daech, al-Adnani, du 24 juin dernier : « Précipitez-vous et participez à une expédition pendant ce mois et cherchez le martyr pendant celui-ci (…). Et il se peut qu’Allâh augmente la récompense du martyr pendant ce mois pour atteindre la récompense de dix martyrs pendant un autre mois (…). Elancez-vous afin de faire du Ramadan un mois de calamités pour les mécréants. »

Interprétation :

1 – Nous sommes en présence d’actes de guerre qui s’inscrive dans la logique préconisée par l’Etat islamique. Les décapitations rappellent celles de l’Etat islamique à Mossoul. Les attaques se font de façon aléatoires de façon à déstabiliser l’adversaire.

2 – L’attentat de Grenoble montre que la propagande de l’Etat islamique a bien fonctionné. Grâce à ses réseaux – qui n’ont pas été attaqués par les puissances occidentales – l’Etat islamique est susceptible de faire se lever le drapeau noir partout où vivent des musulmans radicalisés. Or cette proportion augment de façon vertigineuse.

3 – L’attentat montre a contrario les limites voire l’échec du plan vigipirate destiné essentiellement à rassurer les populations. Les cibles sont aléatoires, l’Etat mobilise par conséquent 7000 hommes sans réelle efficacité. Les grandes métropoles, surtout Grenoble, sont des lieux où les candidats au jihad peuvent s’approvisionner sans mal en armes. La question n’est donc pas d’accuser les manques du renseignement – lequel identifie et classifie correctement les individus dangereux – mais les failles juridiques de notre système de lutte anti-terroriste.

4 – Depuis les attentats de Paris, nous n’avons progressé en rien et sommes toujours au même point. L’Etat islamique opère une séduction forte sur les minorités immigrées et les musulmans en général, y compris sur son propre territoire. Face aux propositions religieuses et politiques de l’Etat islamique, nous n’avons proposé que le vide jusqu’à présent. Les valeurs républicaines sont perçues comme une mystification. Or il existe une alternative, proposer la France tout simplement.

5 – L’attentat pose immédiatement la question de l’unité nationale, d’autant que 16 % des Français interrogés par le magazine Newsweek le 25 juin se sont déclarés favorables à Daech.

Ce contenu pourrait vous intéresser

SociétéArt et Patrimoine

Transmettre le patrimoine vivant, un défi pour la France

Entretien | Malgré les difficultés et la disparition d’un tiers des événements en cinq ans, les Français restent profondément attachés à leurs traditions festives. Thomas Meslin, cofondateur de l’association « Les Plus Belles Fêtes de France », défend ce patrimoine culturel immatériel et veut lui redonner visibilité et dynamisme grâce à un label national et un soutien accru aux bénévoles. Entretien.

+

les plus belles fêtes de france label patrimoine
Société

Nos raisons d’espérer

L’Essentiel de Joël Hautebert | Malgré l’effondrement des repères et la crise des institutions, il demeure des raisons d’espérer. On les trouve dans ces hommes et ces femmes qui, par leurs vertus simples et leur fidélité au devoir d’état, sont capables d’assumer des responsabilités au service du bien commun.

+

espérer vertu
SociétéFin de vie

Euthanasie : « Pierre Simon voulait faire de la vie un matériau à gérer »

Entretien | Alors que le Sénat reporte une nouvelle fois l’examen du projet de loi sur la fin de vie, l’essayiste Charles Vaugirard publie La face cachée du lobby de l’euthanasie (Téqui). En s’appuyant sur les écrits oubliés de Pierre Simon, fondateur de l’ADMD et ancien grand maître de la Grande Loge de France, il dévoile les racines eugénistes et prométhéennes d’une idéologie qui, selon lui, continue d’inspirer les lois bioéthiques contemporaines.

+

euthanasie pierre Simon
SociétéPhilosophie

La logique, un antidote à la crise de la vérité

C’est logique ! – Entretien | Dans son nouvel ouvrage Devenir plus intelligent, c’est possible ! (Le Cerf), François-Marie Portes invite à redécouvrir les outils logiques de la tradition antique et médiévale. Pour lui, apprendre à définir, énoncer et argumenter n’est pas réservé aux spécialistes : c’est un savoir-faire accessible à tous, indispensable pour retrouver le goût de la vérité dans un monde saturé de discours trompeurs. Entretien.

+

penser portes intelligent logique
SociétéLectures

Maurras, pour la Nation, contre le racisme

Entretien | En août, les éditions de Flore publiaient un petit livre d'Axel Tisserand, Maurras, pour la Nation, contre le racisme. À cette occasion, Philippe Maxence s’est entretenu avec l’auteur, agrégé de lettres classiques et docteur en philosophie, au sujet de Charles Maurras (1868-1952).

+

charles maurras racisme nation patrie
SociétéPhilosophie

Le Centre culturel Simone Weil : redonner à la médecine son âme

Entretien | Créé par des professionnels de santé pour leurs confrères, le Centre culturel Simone Weil propose des formations alliant médecine et philosophie. À l’occasion de son séminaire de novembre, il invite praticiens, étudiants et aidants à redécouvrir la vocation profondément humaine et éthique de la médecine face aux défis contemporains. Présentation par François et Marie Lauzanne, pharmaciens et fondateurs du centre.

+

Centre culturel Simone Weil médecine