C’est du moins ce qu’affirme un article de l’hebdomadaire Rivarol (16 juin 2021) consacré au rapport du sénat intitulé « Crises sanitaires et outils numériques : répondre avec efficacité pour retrouver nos libertés ».
Aux pages 13 et 14 du même rapport, le Sénat préconise ouvertement d’adopter les méthodes chinoises, précisément le recours au traçage numérique (certains passages ont été mis en gras par les auteurs du rapport) : « Premier pays touché par le Covid-19, en décembre 2019, la Chine a d’abord tardé à prendre officiellement la mesure de la menace, et plus encore à y réagir. Après une “période initiale de déni, marquée par l’absence de mesures appropriées pour contenir l’épidémie”, pour reprendre les termes de l’Institut Montaigne, les choses se sont toutefois radicalement inversées à partir du 20 janvier 2020, avec “une volte-face politique […] à l’origine de mesures de confinement inédites [et] sans égales dans le monde, adossées à des moyens et outils de contrôle résidentiel et de traçage numérique”. (…)
Le rapport du Sénat souligne que la Chine est « le premier pays à lever les restrictions » car « dès le mois de mars 2020, la Chine a mis en place un dispositif analogue à ce qu’est aujourd’hui le “pass sanitaire”, adopté par la France et la plupart des pays européens. À l’époque, pourtant, il était de bon ton de s’inquiéter de la “surveillance généralisée” induite par un tel dispositif, de l’avènement d’une “dictature sanitaire” et du “virus de l’autoritarisme”. » (p. 15)
Et le rapport sénatorial de proposer : « Enfin, dans les situations de crise les plus extrêmes, les outils numériques pourraient permettre d’exercer un contrôle effectif, exhaustif et en temps réel du respect des restrictions par la population, assorti, le cas échéant, de sanctions dissuasives, et fondé sur une exploitation des données personnelles encore plus dérogatoire.
Ces outils sont les plus efficaces, mais aussi les plus attentatoires aux libertés, mais une fois de plus, il serait irresponsable de ne pas au moins les envisager, ne serait-ce que pour se convaincre de tout faire en amont pour ne pas en arriver là. De nombreux cas d’usages sont possibles, et notamment :
— Le contrôle des déplacements : bracelet électronique pour contrôler le respect de la quarantaine, désactivation du pass pour les transports en commun, détection automatique de la plaque d’immatriculation par les radars, portiques de contrôle dans les magasins, caméras thermiques dans les restaurants etc. ;
— Le contrôle de l’état de santé, via des objets connectés dont l’utilisation serait cette fois-ci obligatoire, et dont les données seraient exploitées à des fins de contrôle ;
— Le contrôle des fréquentations, par exemple aller voir un membre vulnérable de sa famille alors que l’on est contagieux ;
— Le contrôle des transactions, permettant par exemple d’imposer une amende automatique, de détecter un achat à caractère médical (pouvant suggérer soit une contamination, soit un acte de contrebande en période de pénurie), ou encore la poursuite illégale d’une activité professionnelle (commerce, etc.) en dépit des restrictions. » (p. 59)