Béatitudes : entre procès et refondation
Secouée par la sanction tombée le 1er décembre et concernant l'un de ses membres, la Communauté des Béatitudes a reconnu dans un communiqué ses faiblesses. Petit retour sur l'historique de cette communauté fondée en 1973 par celui qui sera connu sous le nom de frère Éphraïm.La sentence du Tribunal correctionnel de Rodez est tombée ce 1er décembre. Le frère Pierre-Étienne Albert, membre de la Communauté des Béatitudes, est condamné à cinq ans de prison pour actes de pédophilie commis entre 1985 et 2000. Alertés une première fois en 1989, ses supérieurs n’ont pas su ou pas voulu réagir. La plainte déposée en 2003 devant le Tribunal d’Avranches avait été classée sans suite, et la mise en garde à vue des anciens dirigeants (Gérard Croissant – connu sous le nom de frère Éphraïm –, Philippe Madre, Fernand Sanchez et François-Xavier Wallays), au titre de manquements dans le suivi communautaire de leurs ouailles, n’a pas abouti à une mise en examen. Pierre-Étienne Albert s’est finalement lui-même accusé en 2008 d’abus sur 57 mineurs. Il fut déclaré coupable de faits moralement graves, renvoyé de l’état clérical et exclu de la Communauté par l’Officialité de Toulouse en 2010. Le tribunal de Rodez ayant approuvé la sentence, le procès s’y est ouvert le 30 novembre 2011 pour traiter de 38 affaires, les autres étant désormais soumises à prescription. Une nouvelle tragique pour la communauté, conséquence tardivement dévoilée des dérives des premières années et qui confirme d’elle-même la nécessité de la restructuration entreprise depuis 2007. Fondée en 1973 et portée par l’élan du Renouveau Charismatique, la Communauté des Béatitudes connut très vite un incroyable rayonnement à travers plus de 70 maisons présentes sur les cinq continents. Elle vit le jour sous le nom de « Communauté du Lion de Judas et...