Le 28 mai 2025, à l’occasion du 100e anniversaire de la Canonisation de saint Jean Eudes, de saint Jean-Marie Vianney et de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, Léon XIV a adressé un message à la Conférence épiscopale française.
Nous savons que cette année est le 17e centenaire du concile de Nicée, qui vit l’affirmation solennelle du Fils consubstantiel au Père. C’est aussi le centenaire de la canonisation de trois grands saints français : Jean Eudes, disciple du cardinal de Bérulle et du père de Condren et le premier à célébrer le culte liturgique des Cœurs de Jésus et Marie ; le saint Curé d’Ars, qui pendant plus de quarante ans, par son zèle, son enseignement, surtout sa prière et ses pénitences, transforma sa paroisse, en catéchisant enfants et adultes et en réconciliant les pénitents, au tribunal du confessionnal. Tout était chez lui centré sur l’Eucharistie et le Sacerdoce ministériel. Il se plaisait à dire : le sacerdoce, c’est l’amour du Cœur de Jésus. Enfin, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, le grand docteur dans la science de l’amour.
Les jubilés sont toujours une invitation à rendre grâce au Seigneur pour les merveilles qu’il a accomplies. L’action de grâces est élémentaire. Souvenons-nous toujours des trois mots clés souvent répétés par le pape François : Pardon, merci et s’il vous plaît. Cette action de grâce est de la première importance pour la France fille aînée de l’Église et éducatrice des nations. Le Pape ne répète pas la question de Jean-Paul II à notre pays au Bourget : « France, Fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? France, Fille aînée de l’Église, éducatrice des nations, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à ton alliance avec la Sagesse éternelle ? »
Mais il évoque tout ce passé chrétien si prestigieux qu’ont évoqué à maintes reprises les papes depuis Grégoire IX au XIIIe siècle. Je me contenterai de rappeler les mots de Jean-Paul II lors de l’homélie de la messe au Bourget :
« Un très grand chapitre de l’Histoire de la sainteté a été inscrit dans l’Histoire de votre patrie, par les fils et les filles de votre nation. Il serait difficile de les nommer tous, mais j’évoquerais au moins ceux qui ont exercé une grande influence dans ma vie : Jeanne d’Arc, François de Sales, Vincent de Paul, Louis-Marie Grignion de Montfort, Jean-Marie Vianney, Bernadette de Lourdes, Thérèse de Lisieux, sœur Élisabeth de la Trinité, le Père de Foucauld et tous les autres. »
Et en 1983 à Lourdes, le même Pape disait :
« Ô terre de France ! Terre de saint Pothin et de sainte Blandine, de saint Denis et de sainte Geneviève, de saint Bernard et de saint Louis, de saint Yves de Tréguier et de saint Bertrand de Comminges, de sainte Jeanne d’Arc, de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal, de saint Vincent de Paul et de sainte Louise de Marillac, de Jean Eudes et de sainte Marguerite Marie, de sainte Marguerite Bourgeoys et de la bienheureuse Marie de l’Incarnation, de saint Francois Régis et de saint Louis-Marie Grignion de Montfort, de sainte Jeanne Delanoue et de la bienheureuse Jeanne Jugan, de saint Jean-Baptiste de La Salle et de saint Benoît Labre, des nombreux missionnaires comme saint Isaac Jogues, le bienheureux Théophane Vénard et saint Pierre Chanel, du saint Curé d’Ars, de sainte Thérèse de Lisieux, de Frédéric Ozanam et de Charles de Foucauld, de saint Michel Garricoïts de cette région, de sainte Bernadette, canonisée voilà juste cinquante ans, au cours de la précédente Année de la Rédemption !
Catholiques de France, vous avez hérité d’un patrimoine considérable de foi et de tradition chrétiennes. C’est ce trésor pour lequel les saints de votre pays ont tout sacrifié, afin de s’en emparer comme le demande l’Évangile, et de le partager avec leurs frères, tellement ils étaient persuadés que l’homme intégral est fait d’ouverture à l’absolu et de brûlante charité. »
Oui, ne gaspillons pas cet héritage chrétien. Le Pape nous le demande. La France a toujours servi d’exemple dans le bien comme, malheureusement, dans le mal. Que les saints canonisés il y a cent ans fassent réveiller en chacun de nous l’espérance, mais surtout la foi qui permettra à notre pays de redevenir missionnaire comme le passé. Ainsi s’accomplira la prophétie de saint Pie X, qu’il prononça lors du consistoire de 1911 :
« Un jour viendra et nous espérons qu’il n’est pas éloigné, où la France, comme Saul sur le chemin de Damas, sera enveloppée d’une lumière céleste et entendra une voix qui lui répétera : Ma Fille, pourquoi me persécutes-tu ? (…) Le Seigneur lui dira alors : Lève-toi, lave-toi de tes souillures qui t’ont défigurée, réveille dans ton sein les sentiments assoupis, et va, Fille aînée de l’Église, nation prédestinée, vase d’élection, va porter, comme par le passé, mon nom devant tous les peuples et tous les rois de la terre. »
Que Marie hâte au plus vite ce jour béni, pour le bien et le salut de toutes les âmes.
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