Neurosciences et théorie du Genre : redécouvrir le masculin/féminin (2/4)

Publié le 22 Sep 2023
Neurosciences et théorie du Genre masculin/féminin - entretien Ecochard

Les neurosciences permettent aujourd'hui de définir les différences entre l'homme et la femme.

Docteur en médecine, professeur à l’université de Lyon I-Claude Bernard, auteur de Homme, Femme, ce que les neurosciences nous disent, René Écochard s’appuie sur les découvertes récentes pour confirmer la différence homme/femme. Des avancées positives pour l’éducation à la complémentarité entre les sexes. Entretien.

 

Quelles différences pouvons-nous observer entre l’homme et la femme dans le domaine des neurosciences ?

  Le cerveau et le tempérament sont différents chez l’homme et la femme. Au cours de ces vingt dernières années, on a pu déterminer progressivement les caractéristiques divergentes. Dans la structure générale au niveau cérébral, l’ensemble est commun mais en divers lieux la différence est nette. Par exemple, l’amygdale cérébrale ou bien l’hippocampe ne sont pas les mêmes en fonction du sexe de la personne. Mais l’observation du cerveau grâce à la résonance magnétique nucléaire (RMN), lorsque la personne interagit dans son fonctionnement, nous permet davantage de distinguer les caractéristiques masculines et féminines. Donc la manière de réagir de l’individu nous indique encore plus s’il est un homme ou une femme. Le fonctionnement du cerveau se reflète dans le tempérament de la personne.  La femme réagit de manière intuitive tandis que l’homme sera plus analytique. Dit de manière imagée, mise devant une personne dans le besoin, la femme réagira d’abord au niveau de son amygdale cérébrale, cela signifie qu’elle est d’abord touchée au niveau de ses émotions, de son cœur (empathie « émotionnelle »). Tandis que l’homme réagira en premier au niveau de son lobe préfrontal : se posera d’abord la question de la solution à apporter. Son approche sera d’abord rationnelle (empathie « cognitive »).  

Ces études ont été menées sur des adultes, ne peut-on pas penser qu’il s’agit d’une construction culturelle ? Ces constructions sont-elles réellement inscrites dans la nature même des individus ?

  Les scientifiques se sont posé la question. L’équipe de recherche de Simon Baron-Cohen, en Angleterre, est allée observer les nouveau-nés. Dès le premier jour, seulement quelques heures après la naissance, les petites filles sont plus attirées par les photos présentant un visage par rapport au petit garçon. Cette expérience a été renouvelée ensuite deux semaines, deux mois et deux ans plus tard, confirmant les conclusions. Il a été remarqué aussi que les petites filles sont plus aptes au langage verbal, ayant un vocabulaire plus riche.  

Est-ce lié à la masculinité et à la féminité ?

  Les études se basent également sur le taux de…

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Maitena Urbistondoy

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