Dans son Rapport annuel, l’USCIRF, commission américaine gouvernementale, met à nouveau en cause le gouvernement indien pour les violences et les persécutions dont sont victimes les minorités religieuses en Inde.
Avec 17 millions de catholiques et 12 millions de protestants et d’orthodoxes, les chrétiens sont une très petite minorité en Inde : à peine plus de 2 % de la population. C’est une minorité qui, depuis le début des années 1990, est en butte de façon récurrente à des violences dramatiques et à des persécutions légales.
Des martyrs avérés
On a déjà évoqué ici les martyrs du district de Kandhamal, dans l’État de l’Odisha, sur la côte orientale de l’Inde (cf. L’HN 1791 du 23 septembre 2023). À la Noël 2007, puis en août et septembre 2008, des militants hindouistes ont détruit au total 395 églises et institutions chrétiennes, incendié ou rasé plus de 6 500 habitations et ont tué quelque 500 chrétiens, à quoi s’étaient ajoutés des dizaines de viols et des conversions forcées à l’hindouisme. Le dossier d’une centaine de fidèles tués « parce qu’ils ont refusé de renier le Christ » a été transmis à Rome en vue de leur béatification et le Kandhamal Martyrs’ Memorial a été inauguré en 2023 près de l’église de la Miséricorde, à Kolanaju, un des villages frappés par les persécutions de 2008. Cet épisode, le plus violent des deux dernières décennies, a été précédé et suivi tout au long des années d’actes de violence et d’incidents très nombreux dans divers territoires de l’État indien. Depuis 2020, la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) classe l’Inde parmi les Countries of Particular Concern (CPC : « pays particulièrement préoccupants ») en matière de liberté religieuse. Dans son Rapport annuel 2025, elle constate qu’« en 2024, les conditions de la liberté religieuse en Inde ont continué à se détériorer sous l’effet d’attaques et de discriminations contre les minorités religieuses ». Et elle met en cause la « rhétorique haineuse et la désinformation contre les musulmans et les autres minorités religieuses » du parti hindouiste au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP). Rappelons que le BJP est le premier parti au Parlement indien, qu’il dirige le pays, depuis 2014, avec le Premier ministre Narendra Modi et qu’il gouverne, avec son allié la NDA (National Democratic Alliance), 21 des 28 États de l’Inde.
Des lois interdisant les conversions
Depuis les élections de juin 2024, qui ont confirmé…