En Pologne, les allocations octroyées aux familles depuis 2016 à partir du premier enfant ont eu à court terme des effets bénéfiques sur la pauvreté. Cependant, les chiffres des dernières années tendent à montrer que les incitations financières ne peuvent à elles seules stopper le déclin de la natalité.
La politique familiale et démographique en Pologne connaît des hauts et des bas. L’arrivée au pouvoir du centre-droit en 2015 a apporté une nouvelle manière de concevoir la place de la famille dans la politique de l’État. Ce changement doit être vu comme positif, mais quelques problèmes très importants restent non résolus. La nouvelle approche politique a consisté avant tout à rejeter le stéréotype néolibéral en vogue depuis 1989, selon lequel la famille, considérée comme une affaire privée, n’avait pour la communauté nationale aucun intérêt particulier. Jusqu’à 2015, la décision d’avoir des enfants signifiait porter presque en solitaire un fardeau économique lourd. En pratique, le foyer moyen approchait le seuil de pauvreté à chaque nouvelle naissance. On disait en plaisantant à l’époque qu’avoir des enfants en Pologne était un loisir coûteux. L’image de la société polonaise a changé après la mise en place, en 2016, d’une simple mesure de redistribution appelée le programme « Famille 500+ ». Les foyers avec un, deux ou plusieurs enfants reçoivent actuellement un montant de 500 złotys, soit 107,55 euros, par mois et par enfant, quels que soient leurs revenus. Précisons qu’en 2016, le salaire minimum en Pologne s’élevait à 1 850 złotys, soit 397,93 euros. Autant dire qu’un supplément de 500 złotys par enfant représentait un coup de pouce important pour de nombreux foyers. Il convient de souligner que le programme « 500+ » n’a jamais été conçu comme une aide sociale. Appliqué à toute la société, il n’a pas eu pour conséquence la ségrégation qui se produit souvent lorsque l’État aide les groupes les plus démunis. L’allocation « 500+ » a été considérée comme une participation équitable des citoyens au bien commun. Les familles, en raison de leur effort procréatif et éducatif bénéfique, ont droit aux prestations que l’État destine au développement. Il est à remarquer également que les résultats obtenus par « 500+ » ont été quelque peu différents des intentions du gouvernement. Le programme, annoncé comme un outil de la reconstruction démographique de la Pologne, a, avant tout, réduit la pauvreté des enfants. L’amélioration de la situation économique des enfants au cours des deux premières années du programme a…