Jerzy Popiełuszko (3/3) : Saint Adalbert de Prague et les racines chrétiennes de la Pologne

Publié le 29 Nov 2024
Adalbert de Pologne
> Dossier : « Martyre du père Popiełuszko : la force irrésistible de la vérité »
La foi chrétienne en Pologne a trouvé son élan dans la mission et le martyre en 997 de saint Adalbert, moine bénédictin et évêque de Prague. Enseveli à Gniezno par le duc Boleslas, il permit à celui-ci d’être reconnu patrice de Pologne par l’empereur Otton III et de se charger par la suite de l’organisation ecclésiastique de l’État devenu chrétien.

  Fils cadet du duc Slavik, Adalbert naît vers 956 à Libice nad Cidlinou, en Bohême. Vers 972, il est envoyé par sa famille à Magdebourg, auprès de l’archevêque Adalbert, qui l’ordonne prêtre. À la mort de son maître en 981, il prend son nom pour lui rendre hommage, puis rentre à Prague, où il fait alors partie de la suite du premier évêque de la ville, Dĕtmar. Son père meurt la même année et Sobeslav, frère d’Adalbert, devient le chef de famille. Le duc de Bohème Boleslav II le Pieux intervient pour qu’Adalbert succède à Dĕtmar, au décès de ce dernier en 982. L’année suivante, à Vérone, l’empereur Otton II l’investit. Il est sacré évêque par l’archevêque Willigis de Mayence – le diocèse de Prague dépend en effet à l’époque de celui de Mayence.

Tentatives de réforme morale

Adalbert tente de soustraire aux laïcs, qui le tiennent de fait, le gouvernement de son diocèse. Mais le mode de vie encore très païen des seigneurs locaux et des grands de Prague le déçoit : la polygamie, le mariage entre parents et le commerce des esclaves sont des usages toujours fréquents. Ses tentatives de réforme morale lui aliènent les seigneurs tchèques et leur prince, le duc de Bohème. Aussi, pour échapper à leur vindicte, se réfugie-t-il à Rome vers 989 en compagnie de son demi-frère, Radzim Gaudenty (saint Gaudentius), qui deviendra le premier évêque de Gniezno, dans le centre ouest de la Pologne. Le pape Jean XV accueille les deux frères, et accède à la demande d’Adalbert d’être relevé de sa charge épiscopale. Ils sont moines tous deux d’abord à l’abbaye du Mont-Cassin durant deux années, puis au monastère Saints-Boniface-et-Alexis sur la colline romaine de l’Aventin. C’est là qu’ils prononcent leurs vœux monastiques. Radzim (Radim en tchèque) prend le nom de Gaudent…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Abbé Vincent-Marie Deslandes

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseSpiritualité

Europe : les pèlerinages en 2024

Les pèlerinages sont un phénomène quasiment universel. Le mot pèlerinage vient du latin peregrinatio qui exprime l’idée de « voyager loin » et dérive de per ager « à travers champs ». En passant par les lieux liés à la vie du Christ, ceux qui ont été sanctifiés par des apparitions mariales ou encore les nombreux sanctuaires liés à des saints, quels sont les succès et nouveautés des pèlerinages de l’année 2024 ? 

+

homme nouveau Chartres pèlerinage
À la uneÉgliseLectures

Côté éditions | La Tradition liturgique, par Anne Le Pape

Les Éditions de L'Homme nouveau vous présentent La Tradition liturgique, Les rites catholiques, latins et orientaux, reçus des Apôtres, (Anne Le Pape, Novembre 2024, 98 pages, 15 €). Avec cet ouvrage sur les liturgies orientales, Anne Le Pape offre une enquête passionnante sur un univers souvent ressenti comme étranger, malgré l'appartenance de ces rites à l'Église catholique.

+

la tradition liturgique
ÉgliseThéologie

Un nouveau manuel de patristique

Carte blanche d'Yves Chiron | Le Nouveau Manuel de patristique qui vient de paraître chez Artège est appelé à devenir un livre de référence, « le Lagarde et Michard des Pères de l’Église », dit l’éditeur. L’ouvrage est publié sous la direction de Marie-Anne Vannier, rédactrice en chef de la revue Connaissance des Pères de l’Église depuis 1996 et professeur de théologie à l’université de Lorraine.

+

peres de leglise Louis Cazottes CC BY SA 4.0 Lavaur Cathedrale Saint Alain Chapelle des Peres de lEglise notre-dame de paris
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique : Sanctus 8, De angelis (Messe des Anges)

Le Sanctus 8 est la plus ancienne des quatre pièces de l’ordinaire de la messe des anges, puisqu’il est daté du XIIe siècle. Il est représenté par une centaine, au moins, de sources manuscrites. Sa mélodie est reprise, sans que l’on puisse affirmer avec certitude laquelle des deux est l’original, dans l’antienne O quam suávis est des premières vêpres à Magnificat de la fête du Saint-Sacrement.

+

communion alleluia sanctus agnus