Quelle sécurité pour nos cathédrales ?

Publié le 18 Avr 2023
cathédrales

Quatre ans après l’incendie qui ravagea Notre Dame de Paris, la sécurité des cathédrales est l’une des préoccupations du ministère de la Culture, si l’on en croit le discours de la ministre Rima Abdul-Malak. Le 11 avril, cette dernière s’est rendue sur le chantier de la cathédrale d’Amiens, et en a profité pour dévoiler le bilan du plan « sécurité des cathédrales ».

 

L’opération « Sécurité des cathédrales » aura attendu le sinistre de Notre-Dame pour voir le jour mais la ministre promet « une amplification » de ce plan « sans équivalent ». Il s’agit de sécuriser les 87 cathédrales qui sont propriété de l’État.

Bilan depuis l’incendie de Notre-Dame

« Ces 3 dernières années, nous avons fait plus pour la sécurité des cathédrales qu’en 30 ans ! » affirme Mme Abdul-Malak sur son compte Twitter. Pourtant, pas moins de cinq cathédrales – dont l’une deux fois – ont failli succomber aux flammes entre 2016 et 2022, sans compter les incendies criminels des cathédrales de Nantes et de Rennes en 2020, ni les nombreuses églises victimes du feu comme Saint-Sulpice, selon l’Observatoire du Patrimoine Religieux.

Concrètement, en 2021 et 2022, le ministère de la Culture assure avoir consacré plus de 167 millions d’euros pour les cathédrales, dont 25 millions pour la sécurisation des édifices : installation de colonnes sèches, recoupement des combles, installation ou amélioration des systèmes de sécurité incendie. Le site du ministère de la Culture indique que « ces travaux de restauration des cathédrales se traduisent concrètement dans nombre d’édifices, dont Orléans, Rodez, au Puy-en-Velay ou encore à Dijon où les chantiers se terminent. »

Vingt cathédrales auraient ainsi atteint le niveau de sécurité « de référence », « c’est-à-dire dont les caractéristiques vont au-delà des exigences réglementaires, où la sécurité des personnes est renforcée et l’intervention des secours facilitée ; c’est six de plus qu’en 2020 » est-il précisé.

Projets pour 2023

L’objectif proclamé est de mener l’ensemble des 87 cathédrales dont l’État est responsable au niveau réglementaire de sécurité. A cette fin, le ministère a décidé d’augmenter le budget de 23% par rapport à 2022, hors plan de relance. Comme pour les années précédentes, la plus grande partie serait allouée à la restauration des édifices, et le reste pour leur sécurisation, incendie notamment.

Parmi les actions de sécurisation : mise en place de caméras thermiques pour détecter au plus tôt les zones de chaleur, présence humaine permanente pendant les heures d’ouverture au public, caméras de surveillance extérieures 24h sur 24.

Quelle sécurité pour nos églises ?

Les cathédrales sont cependant moins l’objet de profanation que nos églises. Attirant les foules de touristes par leur beauté architecturale, elles se transforment peu à peu en musées où la présence réelle est reléguée à une chapelle secondaire. Jésus n’est plus chez lui.

C’est donc dans les lieux de culte où Il a encore la première place qu’Il est attaqué. L’église Sainte Madeleine d’Angers a ainsi marqué l’actualité le mercredi 12 avril en allongeant la liste des lieux de cultes vandalisés, émouvant jusqu’à la ministre de la Culture : « Statues décapitées, croix cassées, autel central saccagé. Je condamne fermement ce vandalisme à l’église Sainte Madeleine d’Angers. S’attaquer au patrimoine, c’est s’attaquer à ce qui fonde notre histoire commune. Croyants ou non, nous sommes tous touchés. »

Peut-être faudrait-il donc élargir le plan « sécurité cathédrales » à tous nos lieux de culte catholique. D’autant que tout est lié : depuis le dimanche 16 avril, la cathédrale d’Angers est fermée en dehors des offices religieux, « par mesure de précaution, après les événements de l’église Sainte Madeleine » précise Ouest-France ce 17 avril.

 

A lire également : Notre-Dame de Paris : cinq artistes pour une rénovation

Marguerite Aubry

Marguerite Aubry

Ce contenu pourrait vous intéresser

ChroniquesEgliseLiturgie

La Pause liturgique : Sanctus 5, Messe Magnæ Deus potentiæ (Mémoires des Saints)

Ce Sanctus du 4e mode a quelque chose de mystique et de majestueux, dans sa simplicité. Il alterne heureusement les formules neumatiques et les passages syllabiques, les progressions par degrés conjoints et les intervalles de tierce, de quarte ou même de quinte, les élans vers l’aigu et les détentes vers le grave. Ce Sanctus a la particularité de n’être représenté que par une seule source manuscrite, allemande, datée de la toute fin du XIIe siècle.

+

sanctus
A la uneEgliseLiturgie

Confirmation : La chrismation chez les Orientaux (3/3)

Dossier : « Quelle place faut-il donner à la confirmation ? » 3/3 | Le sacrement de confirmation est conféré d’une façon bien différente dans les rites orientaux où il est n’est pas séparé du baptême. La cérémonie, proche de ce qui se faisait en Occident aux premiers siècles, revêt donc une forme spécifique et est accompagnée de prières faisant abondamment référence au baptême du Christ.

+

chrismation confirmation
A la uneEgliseMagistère

Valeur et âge de la confirmation, des pratiques à mettre en question (1/3)

Dossier « Quelle place faut-il donner à la confirmation ? » 1/3 | Auteur de "La Confirmation à sa juste place" (Artège), l’abbé François Dedieu estime qu’il est nécessaire de revenir à la pratique ancienne de conférer ce sacrement avant la première communion. Il détaille ici les raisons et les objectifs de cette pratique, déjà mise en œuvre dans sa paroisse. Entretien avec l’abbé François Dedieu, curé de la paroisse Saint-Urbain-Sainte-Marie (La Garenne-Colombes). 

+

La confirmation à sa juste place