L’action politique (3/5) | Distinguer social et politique

Publié le 11 Sep 2025
action politique social bien commun

Signer une pétition est-il une action politique ?

> DOSSIER « Réflexions sur l’action politique »
Pour agir au bon niveau, il faut comprendre la différence essentielle entre gouverner et influencer la sphère sociale.

  Une manifestation de rue ou la signature d’une pétition sont-elles des actions politiques ? Toute réponse requiert de remonter aux principes. À la suite de Thomas d’Aquin, Marcel De Corte développe la notion de bien commun : c’est la contemplation de la Cité qui fonctionne parfaitement ; il s’y trouve la paix, l’amitié et la justice, dans un contexte de prospérité matérielle. Il règne une vertu moyenne chez les citoyens (cf. « Réflexions sur la nature de la politique », L’Ordre français n° 191). Le chef d’État y veille notamment par les lois. La vertu propre du souverain, c’est la prudence : il sait ce qui est bon et décide de l’appliquer parce qu’il possède la connaissance et l’expérience dans le domaine politique. Il est en haut de l’échelle sociale, il bénéficie du point de vue général pour embrasser du regard la complexité des difficultés et des situations, ce qui lui permet de prendre les décisions adéquates. C’est son « métier ». Par ricochet, la vertu propre du sujet, c’est la justice : il est juste d’obéir au souverain, car il est raisonnable d’obéir à un chef prudent qui poursuit le bien commun.

Trois domaines d’activité

Pour Marcel De Corte, la société est tripartite, car l’homme possède trois domaines d’activité : l’agir, qui est l’action de décision de la classe dirigeante ; le contempler, qui est l’action intellectuelle des philosophes et des clercs ; et le faire, qui est l’action ayant un impact dans la matière. On retrouve la tripartition traditionnelle : noblesse, clergé, tiers-état. La société est pyramidale : à la base se trouve la cellule familiale, qui applique la morale individuelle (la monastique). Ces familles se regroupent suivant leurs activités dans divers corps sociaux intermédiaires : villes, entreprises, etc. (appliquant des principes de morale domestique ou économique). Ces sociétés sont imparfaites, car elles dépendent de la société politique pour survivre. Elles sont subordonnées à l’État, détenteur de la morale suprême : la politique. D’après Aristote et Thomas d’Aquin, la science politique est la science morale architectonique à laquelle toutes les autres sciences morales sont subordonnées et, par là même, elle ordonne les sociétés intermédiaires et les familles en vue du bien commun. Familles et corps intermédiaires sont des…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Thomas Lassernat

Ce contenu pourrait vous intéresser

SociétéÉducation

L’école catholique sous contrat pourra-t-elle rester catholique ?

L’Essentiel de Thibaud Collin | L'entrée en vigueur de l'EVARS place les établissements catholiques sous contrat devant une contradiction majeure : enseigner une anthropologie contraire à la foi ou assumer un affrontement avec l'État. Ce programme, obligatoire dès la maternelle, interroge la possibilité, même pour une école catholique, de rester fidèle à son identité et à sa mission.

+

école catholique evars
SociétéÉducation

Inspections : l’Enseignement catholique dénonce des abus

Après avoir réclamé près d’un milliard d’euros de financements manquants, l’Enseignement catholique affronte une nouvelle épreuve : les 900 contrôles menés par l’Éducation nationale depuis l’affaire Bétharram. Devant les députés, Guillaume Prévost a dénoncé des pratiques « inacceptables » et demandé une mission parlementaire.

+

enseignement catholique Prévost inspection
SociétéÉducation

Non à la sexualité infantile !

Directives européennes et idéologie sexualiste au niveau mondial s'appuient sur de fausses données pour faire adopter leurs décisions, au détriment du développement serein de l'enfant. C'est ce que dénoncent, dans un livre dur mais réaliste, un médecin et un docteur en psychopathologie.

+

sexualité enfant
SociétéNoël

Noël face au consumérisme

L’Essentiel de Joël Hautebert | À l’approche de Noël, la fête chrétienne se voit éclipsée par un calendrier façonné par la consommation. Marchés, promotions et « magie » commerciale remplacent peu à peu le sens spirituel, révélant une société où tout devient éphémère jusque dans nos liens et nos repères. 

+

noël consumérisme
Société

Le Christ-Roi : Une « approche constructive »

Pour célébrer le centième anniversaire de l’encyclique, l’abbé Jean-Pierre Gac, fondateur de la Fraternité Saint-Thomas-Becket, publie une belle brochure où il expose « une approche constructive » de la doctrine du Christ-Roi.

+

christ roi christ-roi