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Shakespeare catholique

Au cours de cette série sur l'œuvre de William Shakespeare, nous avons pu mesurer l'importance de la place de ce grand dramaturge dans la culture chrétienne. Ses pièces historiques expriment le drame de la monarchie anglaise, dont les œuvres inspirées de l'Antiquité sont aussi autant de métaphores. Ses tragédies explorent les défauts de l'âme humaine, happée par la spirale du mal, tandis que les comédies et enfin les romances tardives exhortent à la réconciliation entre les hommes sur leur chemin d'éternité. On a vu que l'idéal théâtral de Shakespeare se focalise ainsi sur les problèmes de morale et de religion et que ses personnages sont à la fois le symbole et le miroir de nous-mêmes.Homme de la Renaissance, Shakespeare demeure de par ses origines un poète d’inspiration catholique. Catholique, il l’est par sa conception de l’être humain dans sa dualité profonde, tiraillé entre la chair et l’esprit, critiquant, par là, la dissidence puritaine de son époque ; catholique également dans sa conception de la famille fondée sur le mariage indissoluble devant Dieu et dans son idée du rôle rédempteur de la femme. De plus, sur le plan politique, il voit la société en ruines si un pays n’est pas gouverné par des principes chrétiens. Et dans ses dernières œuvres, il envisage l’harmonie entre les hommes par le moyen du pardon universel. Du point de vue religieux, il croit au péché originel et à l’influence du démon dans nos vies. Ses objections au protestantisme anglican se situent surtout au niveau de la grâce divine : les puritains plus tard auront tendance à la rejeter en faveur du matérialisme montant, créant ainsi une société désordonnée, revêtue d’orgueil et d’hypocrisie. À la fin de sa vie agitée, le vieux...

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États-Unis : Les Cristeros à l’affiche

 

Un président athée déterminé à asphyxier l'Église. En face, de fervents catholiques prêts à mourir pour défendre leur foi, leur famille, leur liberté. For Greater Glory, qui décrit l'épopée des Cristeros mexicains (1926-1929), a envahi les écrans américains ce 1er juin. Un coup de clairon.

 
Ils sont morts en criant « Viva Cristo Rey ! ». Trente-neuf d’entre eux, dont le père Miguel Pro, ont été béatifiés ou canonisés par Jean-Paul II ou Benoît XVI. Leur héroïsme, qui rappelle celui des Vendéens en 1793, a de quoi inspirer beaucoup d’âmes confrontées aujourd’hui dans de nombreux pays à ce choix décisif : renier sa foi ou obéir à Dieu. En mars dernier, le Saint-Père célébra la messe à Leon, au Mexique, au pied d’une immense statue du Christ-Roi. Mais le 1er juillet prochain, malgré l’annulation récente par le Sénat mexicain des lois anticléricales de 1917, l’élection présidentielle risque fort de rétablir au pouvoir le parti révolutionnaire qui imposa la longue persécution anticatholique. Le film avait pris du retard… Maintenant, il tombe à pic. La concordance chronologique entre cette nouvelle menace, le bras de fer qui oppose aux États-Unis Obama à l’Église (cf. L’H.N. nos 1514 et 1515) et la sortie de son œuvre n’a pas échappé au producteur Pablo Jose Barroso. « C’est un signe du Ciel », estime ce promoteur immobilier fixé à Mexico. Il lui a fallu plus de trois ans pour monter ce projet de 25 millions de dollars – budget modeste pour Hollywood mais énorme au sud du Rio Grande – et faire revivre cette histoire dont trois Mexicains sur quatre ignorent tout. Pas un mot sur les Cristeros dans les écoles...

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La splendeur de la vérité

Le 29 février dernier s'est ouverte à Rome, dans les musées du Capitole, une exposition unique en son genre : Lux in Arcana,l'Archivio Segreto Vaticano si revela.
Cent documents, parchemins, registres, codex, sceaux, livres de comptes et actes de procès ont été choisis parmi tous les trésors des Archives privées de la Bibliothèque Apostolique Vaticane (segreto signifie privé et non secret comme cela a été souvent traduit, de façon impropre) et ont franchi pour la première fois les portes de la Cité du Vatican.Le choix du lieu de l’exposition – le Capitole, où se trouve la Mairie de Rome –, est hautement significatif des liens étroits qui unissent, depuis l’époque médiévale, la Ville au Vatican. Cette exposition préparée depuis plusieurs années, à l’occasion du IVe centenaire de la fondation des Archives privées du Vatican, « entend faire la lumière sur la réalité de cette très ancienne institution, sur sa nature, ses contenus, son activité : la révéler, en fait, par ce qu’elle est vraiment », explique Mgr Sergio Pagano, préfet de l’Archivio Segreto Vaticano. Et pour cela, il faut « faire parler les documents ». En donnant effectivement aux visiteurs un accès inédit et privilégié aux sources, c’est toute l’Histoire du christianisme, et donc de l’Europe, qui prend vie sous nos yeux. La première partie de l’exposition s’ouvre sur une série de documents parmi les plus éminents, cette sélection visant surtout à présenter le rôle de « gardien de la mémoire » des Archives. Qu’on en juge : la bulle d’approbation de la règle de saint François d’Assise, les actes du procès de Galilée, une lettre...

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Philippe Lejeune expose à Evry

À partir du samedi 21 avril (à 15 h 30 pour les heureux invités au vernissage) jusqu'au 27 mai 2012, Monseigneur Michel Dubost, évêque d'Evry, ouvre l'espace du Musée Paul Delouvrier (12, Clos de la Cathedrale) qui se trouve à l'arrière de la cathédrale d'Evry aux œuvres de Philipppe Lejeune réunies sous le thème de l'imitation créatrice.
Parmi les dix-huit peintures exposées – et une maquette du vitrail de Morsang sur Orge réalisé par l'artiste – on pourra voir le premier tableau à la gouache de Philippe Lejeune peint alors qu'il était âgé de 14 ans, le premier à s'intituler «  Misereor super turbam » qu'il sera intéressant de comparer à celui de la maturité portant le même titre.
C'est au vu de cette œuvre précoce que Maurice Denis prit Philippe Lejeune dans son atelier. Ainsi débuta la carrière du grand peintre dont l'œuvre est couronnée de multiples et prestigieux distinctions et prix. Un grand rendez-vous avec l'Art à travers cette exposition d'un vrai serviteur de la Beauté, à ne pas manquer.

 

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L’Europe vagabonde

  

Notre collaborateur David Miège vient de publier un nouvel ouvrage sous le titre de L'Europe vagabonde (éditions Muller, 102 pages, 18€). Joseph Vebret en signe la postface et Philippe Maxence la préface que l'on trouvera ci-dessous. 

C'est par l'entremise de Daniel Hamiche que j'ai fait naguère la connaissance de Miège dont j'avais pu voir les dessins dans plusieurs publications politiquement peu correctes et dans des recueils comme celui-ci. Depuis, Miège hante mon bureau une fois par semaine, mettant en avant ses camarades dessinateurs, me signalant un article intéressant, nourrissant ma rédaction de pains au chocolat, le tout enveloppé dans un bon bol d'air frais et des rires de bon aloi.Seulement, Miège est habité d’un vrai défaut. Presque d’un handicap ! Difficile de lui dire, mais comment éviter d’en parler ? Comme je l’ai appris au fil du temps, Miège est en effet un garçon qui croit encore qu’il a besoin d’une préface pour présenter ses livres. Il faudrait quand même qu’il arrive à comprendre une fois pour toutes que si nous aimons retrouver ses dessins, entre arêtes de poissons et chat étonné, avec ce soupçon de poésie et de tranquillité qui les habitent, c’est qu’ils se suffisent à eux-mêmes. Définitivement ! D’autres l’ont d’ailleurs noté avant moi : Miège possède cette qualité rare d’être un dessinateur de presse engagé qui ne trempe jamais son pinceau dans le vinaigre du fiel. Il suffit, pour s’en rendre compte, de le comparer à nombre de ses confrères dessinateurs, d’une presse qui fait profession de tout souiller, jusqu’au plus sacré. Là, l’agressivité s’étale à pleine page et...

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Pâques en octaves

  

  

 Les 13, 14 et 15 avril 2012, la ville de Blois sera le théâtre d'un Festival pas comme les autres. Du grégorien à la pop louange, voix et talents fort divers se produiront avec ce même désir de chanter de Dieu et de chanter pour Dieu.

Entretien avec Mathieu Bonnin, organisateur du Festival

Pâques en Octaves… un nom qui est tout un programme ! Que signifie-t-il ?

Au-delà du jeu de mots, le festival de musique chrétienne Pâques en Octaves aura lieu… pendant l'octave de Pâques. 22 concerts de musique sacrée et de pop chrétienne seront donnés à Blois les 13, 14 et 15 avril, dans une ambiance à la fois festive et priante puisque, entre autres, une adoration perpétuelle aura lieu pendant toute la durée de l'évènement et que des messes seront célébrées le samedi et le dimanche. Pâques en Octaves sera aussi l'occasion de se former, des conférenciers interviendront, une exposition sera proposée ainsi qu'un atelier de chant grégorien animé par le chœur grégorien de Paris. Musique sacrée et pop louange chrétienne vont se côtoyer ?De Glorious et Paddy Kelly au chœur de la cathédrale de Birmingham, du grégorien au reggae en passant par le rock, de nombreux styles vont se côtoyer, en effet. Avec pour point commun un message chrétien. Personne ne doit pouvoir dire « Je ne viendrai pas au Festival de Pâques en Octaves, cela ne m’intéresse pas ». Il y en a pour tous les goûts.Qui sont les organisateurs de Pâques en octave ?L’histoire a commencé en juillet dernier lorsque des étudiants de Blois, attachés à ce lieu parce qu’ils y habitent ou y font leurs études, ont voulu...

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Alléluia de la Vigile de Pâques

Voici l'alléluia des alléluias ! Le retour solennel de l'alléluia dans la nuit de Pâques est certainement un des rites les plus expressifs de toute l'année liturgique. Durant la messe de la vigile, après le chant de l'épître, le célébrant entonne seul cet alléluia par trois fois, en élevant la voix d'un ton à chaque reprise, le chœur le répétant de même à chaque fois. L'émotion monte irrésistiblement dans cette grande vague de louange adressée à chacune des personnes de la Sainte Trinité.
La mélodie s'appuie à quatre reprises sur le sol (*) avant d'atteindre finalement le do lumineux (*) et redescendre sur le sol en une formule mélodique de cadence très ferme et très joyeuse. Ce jubilus pré­lude à l'explosion enthousiaste du verset : « Rendez grâce au Seigneur car Il est bon, car sa miséricorde est éternelle ». Il inaugure aussi la longue et belle série des alléluias du temps pascal. L'alléluia est devenu le symbole privilégié de la joie triomphante de l'Église, et il va retentir sans réserve dans la liturgie, de Pâques à la Pentecôte. Saint Benoît qui consacre un chapitre de sa Règle à l'alléluia, demande qu'il soit chanté sans interruption durant la période pascale. Mais l'alléluia est le refrain joyeux de circonstance qui doit résonner dans toute notre vie. Dom Guéranger souhaitait volontiers à ses correspondants de devenir « alléluia des pieds jusqu'à la tête ». L'Église a le cœur en fête, son Sauveur est ressuscité, la vie a triomphé, alors chantons alléluia !Pour entendre cet AlleluiaCe billet est extrait...

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Rendez-vous avec Jeanne

 

Nos amis de l'association « Avec Jeanne » organisent ce samedi un congrès sur le thème « Jeanne d'Arc, une figure politique pour aujourd'hui ». Le sixième centenaire de la naissance de la Pucelle d'Orléans, sainte patronne secondaire de la France (avec sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus qui la vénérait tant), explique bien sûr cette rencontre et cette mobilisation. L'approche de rendez-vous électoraux importants pour notre pays – quoi que l'on pense par ailleurs du système qui les suppose – fournit une autre raison explicative à cette rencontre. Sainte Jeanne d'Arc, ce n'est pas seulement une belle figure du passé, une parfaite enluminure pour un album de sainteté, ni même une geste héroïque qui touche aux tréfonds de nos âmes de Français par temps de grosse pluie. Jeanne résume tant et tant de choses, chacune vraie dans leur ordre, qu'elle apparaît comme une formidable synthèse de la rencontre du Ciel et de la terre, sans altération d'aucune sorte.De ce fait, aujourd’hui encore, Jeanne nous paraît vivante, si vivante même que l’on s’attend à la voir surgir d’un coup, à Orléans, à Reims et même à Rouen, terme de sa vie terrestre, lieu de son martyre, ville symbole de la forte et paradoxale parole de l’Évangile qui veut que si le grain ne meurt, il ne peut porter du fruit.Jeanne est morte aux yeux des hommes de son temps ; elle s’est envolée vers Dieu comme une prière pour la France, encens consumé en sacrifice d’agréable odeur pour que la France reste fidèle à sa vocation et à sa mission, que le pape Jean-Paul II devait...

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Schoendoerffer : un livre pour le dire

Alors que le cinéaste Pierre Schoendoerffer vient de mourir (14 mars dernier), Bénédicte Chéron, diplômée de Sciences-Po et docteur en Histoire, publie un livre qui lui est consacré.

1/ Pourquoi une thèse sur le cinéma de Pierre Schoendoerffer ?
Cette œuvre occupe une place particulière, très originale, dans le paysage cinématographique français. D'abord parce que les films et les livres de Pierre Schoendoerffer, sans être exclusivement consacrés à la guerre, la prennent comme prétexte et cadre des aventures de ses héros. Or, le cinéma français se penche peu sur les sujets guerriers. Par ailleurs, cet écrivain-cinéaste se saisit d'une période dans sa globalité, de 1945 à l'après-décolonisation, du destin d'une génération de militaires et de jeunes officiers. Il livre sur eux non pas des mémoires ou un récit à prétention historique mais une œuvre de fiction et de création. En cela, il bâtit des représentations qui alimentent un imaginaire sur cette période alors qu'aucun récit national n'émerge vraiment. Il me semblait donc opportun que le travail de l'historien se saisisse de cette œuvre, d'abord pour raconter l'aventure qui a permis sa fabrication mais aussi pour en décrypter les tenants et les aboutissants, pour analyser son impact sur une mémoire nationale en souffrance.2/ Comment êtes-vous arrivée à cette œuvre ?Le chemin est d’abord passé par une curiosité pour l’Asie du Sud-Est, sans doute bien empreinte - au début – de quelques clichés exotiques sur cette région fascinante par son histoire et sa situation actuelle. Or, très peu d’artistes français...

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Les vieilles idées marxistes

Quelle société voulons-nous pour demain ? Malgré les apparences et ce que la pensée unique veut nous faire croire, c'est le débat de fond de la campagne électorale en cours. L'enjeu est de taille car il s'agit de notre avenir proche. Nous assistons depuis quelques années à un retour sur la scène politique des vieilles idées marxistes reprises en chœur par un certain nombre de candidats de gauche y compris ceux qui pourraient apparaître comme modérés, voire mous. Ils proposent, ni plus ni moins, une société collectiviste gérée par un État omnipuissant et omniscient dans laquelle l'individu n'est rien sinon un élément sur lequel on a le droit de vie et de mort au nom d'un pseudo-intérêt général. Ils rêvent encore à l'homme nouveau, dit de progrès, animé de l'idéal révolutionnaire. Son programme s'inscrit dans cette logique. Nationalisation de l'esprit, nationalisation des vies, nationalisation des moyens de production, nationalisation de la richesse individuelle, redistribution tous azimuts…
Il s'agit, ni plus ni moins, de créer une société nouvelle, dite de progrès, celle à laquelle ces leaders d'opinion rêvent depuis la grande révolution de 1793 et que certains ont eu la chance de vivre comme en Russie, en Chine… ou à Cuba comme l'expliquait madame Mitterrand, grande admiratrice de son ami et héros Fidel Castro. Qu'importent les génocides de classe, les faillites économiques systématiques, les détresses généralisées. Pour eux, Staline est toujours le référent, Soljenitsyne, le traître. Ce modèle idéal passe par la mort de l'ancienne société vue comme obscurantiste. À titre d'exemple : si ces politiques veulent sceller dans la constitution la loi de séparation de l'Église et de l'État, c'est qu'ils veulent qu'elle soit appliquée et surtout à la lettre. Relisez le contenu de cette loi qui est d'un autre temps. Nous, les catholiques, avons de quoi être inquiets : nous sommes...

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