Benoît XVI : humble ouvrier dans la Vigne du Seigneur
« Je suis la servante du Seigneur ». Depuis ces paroles lumineuses du Magnificat, nous savons que l'humilité est l'apanage des saints, et qu'elle n'est conquise qu'au prix d'une offrande totale de soi-même au Seigneur, qui comporte nécessairement un chemin de Croix. Le Pape Benoît XVI nous touche profondément, car il illustre ce que humble veut dire. Pour lui, il ne s'agit pas d'une démission, mais d'un acte de renonciation à la charge suprême de Pasteur universel de l'Église. Cette attitude est tout à fait dans la ligne de l'Évangile, à l'imitation du Seigneur, qui est venu « pour servir et non pour être servi » (cf. Mt 20, 28). « Je ne suis qu'un humble ouvrier dans la Vigne du Seigneur » : c'était ainsi que le Pape s'était présenté à la foule lorsqu'il parut à la logia de la basilique Saint-Pierre, le jour de son élection. On peut parler d'une cohésion de fond, qui est celle des saints, une attitude que le « monde » (en particulier la plupart des médias) ne peut comprendre, de même d'ailleurs que les nombreux dissidents et contestataires « ad intra » qui considèrent l'Église pour ce qu'elle n'est pas, une simple société humaine, alors qu'elle est bien le Corps mystique du Christ et le Temple de l'Esprit Saint… (cf. Constitution dogmatique Lumen Gentium du concile Vatican II). On peut penser que beaucoup, à la Fraternité Saint-Pie X, du moins nous l'espérons, regrettent de ne pas avoir conclu un accord, en saisissant la main tendue d'un Pape si bon et patient… Il reste que la nouvelle de cette renonciation a fait l'effet d'une vraie bombe ici, à Rome, comme partout ailleurs, et que les raisons évoquées sont essentiellement le grand âge et cette impossibilité d'assumer la charge suprême écrasante dans un monde en perpétuelle mutation, marqué par des défis et des changements constants, qui...