Après la Marche de cet été, rencontre avec les Veilleurs
Entretien avec Gaultier Bès, 25 ans, coordinateur de la marche, professeur de Lettres en banlieue lyonnaise
La marche des Veilleurs vient de s'achever, en quoi consistait-elle ?
Le principe de la marche des Veilleurs de Rochefort à Paris était simple : se mettre en mouvement et veiller. En effet, ce qui importait le plus pour nous, c'étaient les veillées itinérantes. Chaque soir, pendant 22 jours consécutifs, une trentaine de veilleurs-marcheurs étaient rejoints par de nombreux riverains ou vacanciers pour réfléchir ensemble, sur la place publique, au cœur de la cité, à des thèmes transversaux : justice et égalité, crise et changement, solidarité, héritage et transmission, vulnérabilité, progrès et dignité, écologie et économie, etc. Chaque soir, un tiers environ des Veilleurs veillaient pour la première fois. Beaucoup de badauds s'arrêtaient à qui nous expliquions le sens de notre démarche. Voir des gens réunis pour écouter des textes, sans prosélytisme, sans revendications, voilà qui détonne. Entre les veillées, la marche à travers la Charente-Maritime, la Vendée, puis la Loire-Atlantique, était l'occasion de tisser des liens et de redécouvrir notre patrimoine, nos paysages : que la France est belle à 5 km/heure !
Quel bilan en tirez-vous ?
D'abord, c'est l'essentiel,de magnifiques rencontres entre les Veilleurs. Des amitiés sont nées entre des personnes de tous âges et de toutes origines. Le souci fraternel du décloisonnement, c'est l'esprit même de la veille. Après quatre mois de veille, partout en France, il fallait aux Veilleurs une nouvelle étape. Cette marche de Rochefort à Nantes, puis à Sartrouville, Bondy et Paris, nous aura permis d'aller à la rencontre des Français, de mieux comprendre leurs préoccupations, de ressentir parfois leur indifférence et leur fatalisme, mais aussi d'admirer leur esprit d'initiative. La marche a été pour...