Société

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L’économie aussi est une question de valeur morale

Certains se réjouissent que la campagne électorale prenne le chemin d'une discussion sur les « valeurs » plutôt que sur l'économie, considérée comme étant un sujet uniquement « technique », sans grande valeur ajoutée de la part des candidats, lesquels n'auraient qu'une étroite marge de manœuvre. Il est vrai que la proposition du candidat Hollande, maquillage léger en faveur de l'euthanasie, conforte une telle perception. Le discours de Claude Guéant sur la supériorité de certaines civilisations va aussi dans ce sens, sans même parler de l'entretien fleuve accordé au Figaro Magazine par le Président de la République, pas encore candidat (on parle d'une annonce officielle pour ce soir) ou de la volonté d'autres d'inscrire la laïcité dans la constitution.
Mais, pour autant, faut-il rejeter dans le domaine de la seule technique la question du système économique, sous prétexte qu'il n'aurait rien à voir avec les valeurs ou, pour être, plus précis avec la morale ? Les catholiques sont-ils acculés à ne se battre ou à se faire entendre que sur la question de l'avortement ou de l'euthanasie, voire de la famille et de la liberté de l'enseignement, comme si le système économique dans lequel nous vivons était complètement innocent ? Il est indéniable que le Pape nous invite à prendre en compte ce qu'il a nommé les points non négociables, limites ultimes au-delà desquelles nous basculerons dans des politiques déshumanisantes et franchirons le cap du déni de civilisation. Mais la situation du Chinois (par exemple), travaillant pour le grand marché mondial et le profit aussi bien des entreprises contrôlés par le parti dans son pays que des revendeurs occidentaux, n'est-elle pas aussi le fruit d'une politique déshumanisante et un déni de civilisation ?

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SociétéChrétiens dans le monde

Christianophobie : la réaction de Michel De Jaeghere

Dans le dernier numéro de L'Homme Nouveau, le journaliste et écrivain Michel De Jaeghere, auteur notamment chez Renaissance Catholique d'un livre Enquête sur la christianophobie qui popularisa, à partir de 2001, cette expression, revient sur le débat entre l'abbé Grosjean et l'abbé de Tanoüarn que nous avions publié après les différentes manifestations liées aux spectacles dévoyant la figure du Christ. Nous publions ici la première partie de la réponse de Michel De Jaeghere, le texte intégral de son intervention étant à lire. On peut se le procurer en commandant le dernier numéro de L'Homme Nouveau (à commander auprès de nos bureaux, 10, rue Rosenwald, 75015 Paris, tél. : 01 53 68 99 77 ou en version numérique sur ce site).
 
 

Sur les réserves qu'inspire à M. l'abbé Grosjean le concept de christianophobie
Je ne suis pas certain d'avoir inventé...

Christianophobie : la réaction de Michel De Jaeghere L'Homme Nouveau
Société

La famille est-elle un objet relatif ?

Devant la situation faite à la famille dans notre société moderne, à partir des politiques mises en place depuis plusieurs décennies et qui débouchent aujourd'hui sur une conception plurielle de la famille (il n'existe pas un type de famille, mais des familles), une question s'impose : la famille est-elle devenue un objet relatif ? Relatif à l'évolution des mentalités ou aux choix de ses membres. Nous avons demandé son analyse au jeune philosophe Thibaud Collin. Nous publions ici un extrait de son article dont vous pourrez trouver l'intégralité dans le dernier numéro de L'Homme Nouveau (à commander auprès de nos bureaux, 10, rue Rosenwald, 75015 Paris, tél. : 01 53 68 99 77 ou en version numérique sur ce site). Un grand merci à Thibaud Collin pour son éclairage. 

Au vu des lois votées en France depuis près de quatre décennies, il est légitime de se demander si ce ne sont pas les sciences sociales qui ont raison : la famille ne serait-elle pas qu'un mot référant à toutes sortes de situations particulières dont l'histoire, l'ethnologie et la sociologie feraient leur objet ? C'est effectivement sous la pression d'un tel afflux d'études que « la » famille...

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SociétéBioéthique

Le Planning familial, c’est aussi en France…

On reparle actuellement du Planning familial. À l'étranger ! On apprend ainsi que le Planned Parenthood(Planning familial aux États-Unis) vient de perdre le soutien financier de l'organisation Susan G. Komen for the Cure. Pourquoi la fin de ce soutien ? Tout simplement parce que le Planned Parenthood est l'objet d'une enquête du Congrès et que les statuts de Susan G. Komen for the Cure lui interdisent de financer un organisme faisant l'obet d'une enquête du législateur. Mais c'est en Amérique…
Plus près de nous, on apprend aussi qu'en Pologne le Planning familial est financé par un groupe pharmaceutique international. Mais c'est en Pologne.Si vous voulez en savoir plus, non sur les actions en justice contre le Planning familial à l’étranger, mais sur la réalité du Planning familial en France, à votre porte, à deux pas de chez vous, nous ne pouvons que vous inviter à lire le hors-série de L’Homme Nouveau qui lui est consacré.Il s’agit d’une enquête de terrain, d’une rencontre avec les acteurs du Planning familial et avec leurs méthodes. Des jeunes femmes se sont rendues dans des centres de Planning familial pour voir réellement comment se passe la prise en main des situations de détresse et comment l’avortement est le plus souvent le terme ultime de cette démarche. Mais ce hors-série a aussi voulu présenter les alternatives concrètes au Planning familial car se plaindre et gémir ne suffisent pas.Le Planning familial, c’est aussi en France. Et, là, il faudra une prise de conscience, fondée sur une véritable information, pour en réduire vraiment l’influence...

 Le Planning familial, c’est aussi en France… L'Homme Nouveau
Société

Face à la crise, un autre regard est nécessaire

Roumain et orthodoxe, Ovidiu Hurduzeu s'inscrit dans un courant qui s'inspire du distributisme de Chesterton et Belloc, enraciné dans une vision de la chrétienté orthodoxe. Son pays a connu le communisme avant d'être la proie de l'ultra-libéralisme. Il a bien voulu répondre à nos questions. 

Quel regard portez-vous sur la crise économique mondiale et comment celle-ci affecte-t-elle spécifiquement votre pays, la Roumanie ?
 
Nous nous trouvons aujourd'hui devant une crise généralisée de ce que j'appelle la société technoglobaliste. C'est une société où le système remplace la vie, où l'organisation creuse se substitue à l'organique, la complexité et le gigantisme sapent de l'intérieur l'homme vivant dans sa situation concrète. À la concentration des pouvoirs et des richesses dans les mains d'une technocratie globale correspond une monopolisation des critères de vérité, de toutes les significations humaines. Nous ne pensons plus qu’à des technostructures globales, nous ne parlons que ce langage néolibéral de l’« efficiency » industrielle et de l’« austerity » financière comme si l’argent et la croissance économique représentaient les seules valeurs véritables. Nous n’avons plus le langage qui nous permettrait de décrire et d’analyser la situation présente en dehors du cadre étroit et sec de l’économisme. Or, ce qu’il nous faut, c’est nous défaire de cette emprise monopoliste que le technoglobalisme exerce sur nos valeurs, nos mœurs et nos comportements. Pour repenser la société à partir...

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Société

Un évêque contre le consumérisme qui défigure le mariage

L'archevêque de Dijon, Mgr Roland Minnerath, a publié un communiqué dénonçant vigoureusement l'utilisation commerciale et consumériste du mariage chrétien et le refus par la presse locale de rétablir la vérité. Voici le texte de ce communiqué : 

Le site internet d'un quotidien local a annoncé du Mardi 24 Janvier au Jeudi 26 Janvier 2012 qu'une cérémonie religieuse de mariage allait être célébrée dans un Centre commercial du nord de Dijon.
Pour le Centre commercial, il s'agissait d'une opération purement publicitaire que le journal a présentée comme une information.
La prétendue information répercutée par plusieurs médias nationaux, est restée 48 heures en ligne donnant lieu à près de 10 000 visites et à la publication de commentaires désagréables vis-à-vis du prétendu prêtre célébrant et de l'Eglise en générale.
Nous protestons énergiquement contre l'utilisation abusive de l'institution du mariage religieux a des fins commerciales d'un gout douteux et nous déplorons que le quotidien n'ait pas, malgré notre insistance, jugé utile de rétablir la vérité.
 
 
Dijon, le 27 Janvier 2012
Roland Minnerath

Non l'Église n'est pas un objet de consommation courante. Non les sacrements ne peuvent servir à la propagande commerciale. Non, le Christ n'est pas à vendre comme un produit de consommation courante. Il est notre sauveur. La presse catholique est là pour rétablir la vérité. 

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Société

Pour une autre société

Nous ne cessons de le dire : une autre économie est possible. Il faut pour cela commencer par faire tomber les murs intellectuels qui sont les nôtres. Non, il ne suffit pas d'un soupçon de moralité pour rendre l'économie de marché conforme au bien de l'homme et à la doctrine sociale de l'Église. On ne peut isoler quelques aspects de celle-ci pour baptiser d'emblée l'ensemble du système économique. Non, il ne suffira pas d'en appeler à un cercle vertueux pour que la finance le devienne à son tour.

Dans le prochain numéro de L'Homme Nouveau (en date du 28 janvier), comme en écho à la Semaine de l'Unité des chrétiens qui s'est déroulée du 18 au 25 janvier, nous donnons la parole à Ovidiu Hurduzeu, orthodoxe roumain. Sur le terrain de la construction d'une autre organisation sociale et économique, il souligne combien l'entente entre chrétiens est possible dès lors que l'on ne se laisse pas séduire par les sirènes contemporaines. Son verdict est sévère, mais il sait de quoi il parle : son pays a été défiguré par le communisme puis par l'ultra-libéralisme. C'est pourquoi il dénonce cette économie moderne qui profane le monde et appelle à changer de perspective.

Dans le même sens, Denis Sureau livre une analyse essentielle du rôle de la monnaie, qui d'instrument de stabilité est devenue une marchandise, objet de spéculation. Vous trouvez qu'il y va fort aussi ? Lui aussi s'appuie sur l'enseignement social de l'Église et notamment sur la doctrine des corps intermédiaires. Dépassé cet aspect du discours de l'Église ? Relisez, par exemple, le n. 14 de Laborem exercens de Jean-Paul II, vous serez peut-être surpris.

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SociétéBioéthique

Une Française à Washington

Âgée de 17 ans et étudiante aux États-Unis, Aleth a participé lundi à la Marche pour la Vie qui s'est déroulée à Washington. Une première pour cette Française que nous avons réussi à contacter entre deux cours. Car, sitôt terminées la manifestation et les longues heures de car, il a fallu reprendre le chemin du Thomas More College of Liberal Arts qui se trouve dans le New Hampshire.

Est-ce la première fois que vous participez à cette Marche ?
Oui, c'est la première fois que j'ai l'opportunité de participer à cette Marche pour la Vie à Washington DC, mais j'ai déjà pris part dans le passé à des manifestations de ce genre en France.

Votre impression ?
Je dois dire que j'ai été très impressionnée par le nombre de personnes présentes (les rues étaient remplies par les cars venus de tout le pays). Beaucoup de personnes se sont déplacées de très loin (Texas, Arizona...). Il a régné une très bonne ambiance pendant toute la marche et les gens continuaient d'affluer malgré la pluie qui est tombée sans discontinuité.

Dans quel cadre êtes-vous venue ? Je suis venue avec le « College » dans lequel je fais mes études (Thomas More College of Liberal Arts, établissement universitaire de premier cycle). Nous étions une trentaine d’étudiants venus par car. Nous nous sommes associés au Harvard College de Cambridge et à la paroisse de l'église Saint-Paul de Cambridge.Qu’est-ce qui vous a le plus marquée ? Je pense que ce qui m'a le plus marquée fut l'ambiance de prière. Nous sommes arrivés à 5h du matin à Washington et nous nous sommes...

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SociétéBioéthique

Justice pour tous

Après San Francisco samedi, Paris, dimanche, la Marche pour la vie (March for Life) de ce lundi à Washington a été un plein succès. Des centaines de milliers de marcheurs, dont une très forte proportion de jeunes, ont défilé pacifiquement pour demander le respect de la vie naissante à l'occasion de l'anniversaire de l'arrêt Roe vs. Wade, de la Cour suprême légalisant l'avortement aux États-Unis en 1973 et ouvrant certainement une brèche mondiale par l'effet de l'exemple.
C'est en 1975, en effet, soit deux plus tard, que l'avortement sera légalisé en France, avant d'être remboursé par la Sécurité sociale. Selon ses défenseurs, cette loi devait à l'origine concourir à la diminution des avortements, alors clandestins, et l'avortement légal n'était perçu que comme un recours ultime. Au final, l'avortement est aujourd'hui considéré comme absolument normal, voire comme une solution contraceptive parmi d'autres. La loi l'a fait entrer dans les mœurs. Cette banalisation est l'un des échecs de cette loi (au-delà de l'aspect strictement moral).Depuis des années, des mesures favorables à la vie ont été prises aux États-Unis, preuve que le combat pro-vie donne des résultats, même si des excès ont été commis. À sa manière, la « March for Life » a permis de faire avancer les choses, par une prise de conscience de plus en plus grande qu’un avortement n’est pas un acte banal et qu’il entraîne aussi des conséquences pour la mère et sa famille ainsi que pour la société entière.À ce sujet, l’un des grands efforts que nous aurions tous à mener consiste certainement à cesser, selon un travers bien français, à réduire le catholicisme à un aspect de la défense de la vie.La culture de la vie, promue par les papes...

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SociétéBioéthique

Marche pour la Vie : de Paris à Washington

Une fois encore, c'est un beau succès pour la Marche pour la vie qui s'est déroulée hier à Paris. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants favorables à la culture de vie ont non seulement clamé pacifiquement leur opposition à l'avortement, qui jamais ne peut être une solution, mais ont aussi demandé la mise en place d'une politique favorable à la famille, comprenant la protection de toute vie humaine de la conception à la mort naturelle, le soutien de la famille naturelle et l'encouragement de la maternité.
En cette Semaine de l'Unité des chrétiens, il est à noter que cette marche n'a pas mobilisé que des catholiques mais que des chrétiens de toutes confessions étaient présents (ainsi que des non chrétiens, bien sûr), montrant ainsi que sur les grandes questions morales, politiques et sociales une véritable collaboration peut s'engager sans tomber dans un œcuménisme de dilution.Mais, comme catholiques, nous avons à cœur de saluer les 32 évêques qui ont apporté leur soutien à cette marche en faveur du respect de la vie. Des évêques (Mgr Aillet, Mgr Bagnard et Mgr Thomazeau) étaient présents aux côtés des marcheurs et d’autres ont envoyé des délégations les représentant. De ce fait, des paroisses entières n’ont pas hésité à se déplacer pour venir manifester pacifiquement lors de cette marche.Le soutien important d’évêques français doit impérativement être salué. Pendant trop d’années, nous avons regretté que nos pasteurs ne soient pas à la tête ou ne soutiennent pas la mobilisation des fidèles laïcs dont la vocation spécifique est de combattre sur le terrain temporel. Depuis quelques années, le soutien épiscopal augmente et il faut s’en réjouir. Il n’y a pas...

Marche pour la Vie : de Paris à Washington L'Homme Nouveau